Fermer

Premio Euskadi

Joseba Sarrionandia, un auteur basque aussi reconnu qu'introuvable

Rédaction

eitb.com

04/10/2011

Le gouvernement basque a prévenu que le Premio Euskadi 2011 resterait attribué à cet auteur, mais pas la prime, quand l'homme s'est enfui de prison en 1985, où il était accusé d'appartenance à ETA.

Joseba Sarrionandia comme l'un des plus grands poètes et écrivains de langue basque, malgré une vie dans le plus grand secret depuis 1985 et sa fuite d'une prison près de San Sebastian/Donostia en juillet 1985.

De l'avis de beaucoup de lecteurs et de critiques littéraires, il faudrait sans doute considérer Joseba Sarrionandia comme l'un des plus grands poètes et écrivains de langue basque, malgré une vie dans le plus grand secret depuis 1985, et sa fuite d'une prison près de San Sebastian/Donostia en juillet 1985.

Alors condamné à 20 ans de prison pour apparteance à l'ETA, ce professeur de basque et écrivain déjà reconnu avait échappé à la vigilance de ses gardiens, en s'enfuyant dans des haut-parleurs après un concert du chanteur basque Imanol Larzabal.

Le début de cette vie clandestine allait lui permettre malgré tout d'entamer une impressionnante production littéraire, récompensée comme l'écrivain Bernardo Atxaga par de très nombreux Prix en Espagne dans la catégorie des libres en langue basque, et ce dès 1986, avec 'Le tambour et la pluie'.

Son dernier ouvrage, 'Moroak gara behelaino artean ?', un essai basé sur le travail fait sur Pedro Hilario Sarrionandia, auteur de la première grammaire berbère, vient de recevoir un nouveau Prix, celui du Premio Euskadi, soit la première de ses distinctions d'un concours à l'initiative du gouvernement de la communauté autonome basque.

L'homme ne s'est pas plus rendu à la célébration du Prix que par le passé, mais le symbole a été jugé suffisament perturbant pour que les représentants du gouvernement basque d'Euskadi n'aient eu le désir de "bousculer" quelque peu le protocole habituel.

Refusant de "remettre en question les mérites littéraires de l'auteur", a donc été décidé de retenir la prime financière qui accompagne le Premio, "en accord avec la loi et le rejet ferme du terrorisme", ont expliqué la vice-Présidente chargée de la politique linguistique, Lurdes Auzmendi, et ceui de la Culture, Antonio Rivera.

La somme de 18.000 euros (et 4.000 euros supplémentaires si l'ouvrage est traduit dans une autre langue) lui sera donc restituée "quand l'auteur aura régularisé sa situation auprès de la justice".

De son côté, le Jury du concours a exprimé sa certitude que 'Zubi bat, drinaren gainean' "pouvait devenir un classique de la culture basque", ouvrant "de multiples portes sur la pluralité culturelle".

En 1985, date du début de sa clandestinité, la fuite spectaculaire de Joseba Sarrionandia inspira au groupe basque Kortatu son titre le plus célèbre, 'Sarri, Sarri', toujours entonné de partout au Pays Basque