Le regard de Jean-Pierre Grasset sur le Pays Basque des années 1990

Dix ans après la mort de Jean-Pierre Grasset, l'association ZTK et l'Espace culturel des grottes d'Isturitz et Oxocelhaya rendront un hommage au cinéaste en projetant à Bayonne et à Hasparren ses quatre films documentaires sur la culture basque.

Après une longue expérience parisienne en cinéma et télévision (dialoguiste, réalisateur, auteur), Jean-Pierre Grasset est venu en Pays Basque en 1996 avec le projet de tourner une oeuvre de fiction. Curieux et à l'écoute, il y découvra un pays, une culture, des hommes et des femmes avec qui il poursuivit son travail de réalisateur.

Avant de réaliser son long métrage "Lokarri" ("le lien" en basque), Jean-Pierre Grasset tourna de 1998 à 2000 quatre documentaires sur la musique, le chant et la création en Pays Basque. Ces quatre films seront projetés de vendredi 28 à dimanche 30 octobre, à Hasparren et à Bayonne.

L'idée n'est pas seulement de se replonger dans l'histoire de la musique, de la chanson, du rock basque, mais aussi de "prendre le prétexte de l'histoire pour s'interroger sur le "souffle" actuel de la création musicale en Pays basque", indiquent les organisateurs des Journées documentaires Jean-Pierre Grasset. Chaque projection sera suivie d'une discussion ou d'un temps de spectacle.

Les journées commenceront par la projection du dernier documentaire, "Zazpiak Bat" (2000), à la médiathèque d'Hasparren, vendredi soir (18h00). Il s'agit d'un film sur Maurice Ravel et les liens que ce compositeur a toujours entretenu avec la culture basque. Après le film, un débat entre le compositeur Peio Çabalette et le musicien, biographe Etienne Rousseau est prévu.

Le premier documentaire, "Bat Bi" (1998), sera présenté vendredi soir au gaztetxe d'Hasparren (21h00). Le film retrace l'histoire de la chanson et des musiques actuelles en Pays Basque. De "Ez dok amairu", aux prémisses au nord de la nouvelle chanson avec Etxemendi-Larralde, d'Errobi à Skunk, et jusqu'aux premières éditions d'Euskal Herria Zuzenean.

La projection du documentaire se produira dans le cadre de l'émission "lehiotik" de Kanaldude diffusée en direct sur kanaldude.tv. En fin de soirée, un concert est organisé par les jeunes du Ttattola d'Hasparren.

Samedi soir, le musée Basque de Bayonne accueillera la projection du documentaire "Hatsa" (18h00), sur les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya et la naissance de la musique avec les flûtes préhistoriques. La projection sera suivie par une discussion avec Paxkal Indo et Claude Labat.

Dimanche soir, le cinéma Haritz-Barne d'Hasparren présentera le documentaire "Ama" (1999), qui nous plonge dans le monde du chant souletin. Le film sera suivi par un concert avec quatre des chanteuses du groupe Amaren Alabak.

A noter que l'association ZTK va rééditer les quatre documentaires en DVD avec un sous-titrage en euskara (sortie à Durango, novembre 2011).

"Lokarri"

Jean-Pierre Grasset est mort d'une rupture d'anévrisme au mois de mars 2001. Il avait juste 50 ans et venait juste d'achever le film "Lokarri" son dernier long métrage, sur les liens qu'un jeune pilotari entretient avec son pays.

Imanol est un jeune basque joueur de Cesta Punta qui n'a qu'un rêve, celui de partir. Mais ses rencontres avec Viviane, jeune parisienne passionnée de culture basque, et avec Ximixta, joueur mythique des années 70, vont peu à peu lui faire découvrir qu'il n'a plus besoin de traverser l'Atlantique pour réaliser ses rêves...

Le destin d'Imanol, jeune joueur de pelote joué par Stéphane Rideau, nous emmène au coeur d'un Pays Basque partagé par ses doutes et ses désirs, mais bouillonnant de créativité, à l'image des groupes musicaux qui tiennent le deuxième rôle du film.

On peut voir le film dans son intégralité sur le site vimeo.com où il a été posté par Paxkal Indo.

Lokarri from Paxkal INDO on Vimeo.