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Fraude

Spanghero : Le gouvernement accuse, Aguerre contre-attaque

Rédaction

15/02/2013

Le ministre de la Consommation, Benoît Hamon a déclaré que la société agroalimentaire Spanghero savait qu'elle revendait de la viande chevaline en lieu et place celle de bovidés.

La société Spanghero, propriété de la coopérative basque Lur Berri. Photo: EFE

La société Spanghero, appartenant à la coopérative basque Lur Berri, a sciemment commercialisé de la viande de cheval destinée à des préparations culinaires sous l'étiquetage "viande de boeuf", selon le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon. Les dirigeants de Spanghero, dont Barthélemy Aguerre (PDG), seront traduits en justice si la tromperie est établie, a annoncé le gouvernement.

"L'enquête démontre que Spanghero savait qu'il étiquetait 'boeuf' potentiellement de la viande chevaline. En tout cas, il y a une suspicion forte", a dit Benoît Hamon. Les enquêteurs de la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) ont prélevé chez Spanghero de la viande de cheval dans des pains de viande de 25 kilos étiquetés "boeuf", a-t-il précisé.

En plus, le code douanier sur la facture et la lettre de voiture, en provenance de Roumanie, indiquaient clairement qu'il s'agissait de cheval et la viande a été acquise à un prix moindre que le cours du boeuf. En bref, selon le gouvernement, Spanghero ne pouvait pas ne pas savoir.

L'affaire concernerait 750 tonnes de viande commercialisées, dont 550 tonnes livrées au fabriquant de plats cuisinés Comigel, sur plusieurs mois et représentant un profit d'au moins 550.000 euros.

L'agrément sanitaire de Spanghero a été provisoirement suspendu dans l'attente d'un rapport vétérinaire prévu la semaine prochaine "pour décider d'un retrait définitif ou pas", a indiqué de son côté le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Le parquet de Paris a été saisi. Une brigade nationale de vétérinaires va être envoyée dans les locaux de l'entreprise pour poursuivre les investigations et expertises. Les responsables présumés encourent jusqu'à deux ans de prison.

Spanghero, par contre, dit avoir toujours respecté la réglementation. "Je ne sais pas qui c'est mais ce n'est pas nous [qui avons fraudé]", a dit Barthélémy Aguerre sur Europe 1. "La viande qui arrivait chez nous a toujours porté l'étiquette de bœuf !", assure-t-il. "On a analysé des pains de viande. On a trouvé dans certains du boeuf et du cheval mélangés. Ce qui prouve bien que ce n'est pas Spanghero qui a fait la magouille. La magouille, elle vient d'ailleurs."

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Point d'étape sur l'enquête (14 février 2013)