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Agriculture

Colère et indignation des salariés de Lur Berri

Rédaction

14/02/2012

Les salariés du groupe Lur Berri ont décidé de saisir la Cour de cassation suite à la décision de la direction du groupe de demander le remboursement des primes de 1.000 euros perçues en 2008.

Foire agricole au Pays Basque. Photo: EITB

Une cinquantaine de salariés et d'anciens salariés du groupe Lur Berri, accompagnés de leurs représentants syndicaux, ont manifesté leur indignation face à la décision de la direction du groupe de demander le remboursement des primes de 1.000 euros perçues en 2008 et dénoncé le climat social "qui ne cesse de dégrader à l'intérieur du groupe".

Les salariés ont décidé de saisir la Cour de cassation dans une affaire qui les oppose à la direction depuis une dizaine d'années, ont-ils annoncé ce mardi lors d'un point presse à la Bourse du Travail de Bayonne.

En 2003, plus de 80% des salariés (194 au total) avaient assigné en justice les sociétés constituant l'unité économique et sociale (UES) du groupe Lur Berri pour faire valoir leurs droits sur le montant de la participation de bénéfice. Ils étaient persuadés d'avoir sciemment été lésés par leur direction.

Le rapport d'un expert comptable avait chiffré en 2002 le manque à gagner pour les salariés à 1.856.694 euros. Or, la direction refusait de verser cette participation.

En 2006, "la Cour d'appel de Pau a réintégré, dans le calcul de la réserve spéciale de participation, les dotations à la réserve légale jugées excédentaires", rappelle la CFDT. "Cette réintégration a généré un rappel de participation d'un montant de 240.130 euros". Cette somme a été versée aux salariés en 2008 (une prime d'environ 1.000 euros par salarié).

En ce qui concerne les provisions pour éventualités diverses, l'expert judiciaire de la Cour d'Appel de Pau a évalué le préjudice subi par les salariés à 881.284 euros.

Or, en 2010, la Cour de cassasation a cassé l'arrêt et renvoyé l'affaire devant la Cour d'appel de Toulouse, considérant l'impossibilité de remettre en casue le montant du bénéfice net de l'entreprise. La Cour d'appel de Toulouse a suivi cette interprétation.

Aujourd'hui, après 9 ans de procédure, la direction demande de rembourser les sommes perçues en 2008, provoquant une forte indignation chez les salariés, alors que les dirigeants opèrent en même temps "un investissement financier de plus de 150 millions d'euros" et le groupe accumule depuis plusieurs années des résultats importants (6,5 millions d'euros à la clôture du dernier exercice).

"Les salariés ont également des droits sur les bons résultats, fruit de leur travail. Nous nous sentons complètement floués par nos dirigeants qui nous traitent avec mépris et arrogance," ont dénoncé les salariés.

Les salariés ont décidé de porter l'affaire devant la Cour de cassation.