Euskadi
Le gouvernement basque se dit opposé aux "projets pharaoniques"
Rédaction
30/01/2013
La ministre basque de l'Environnement, Ana Oregi, s'oppose aux projets d'exploitation de gaz de schiste et au port extérieur de Pasaia, mais veut sauver la LGV.
Vue la situation économique actuelle, "ce n'est pas le moment des projets pharaoniques", a dit la ministre basque de l'Environnement, Ana Oregi, ce mercredi 30 janvier. Elle s'oppose aux projets d'exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique et au projet du port extérieur de Pasaia, mais elle ne veut pas renoncer à la construction de la nouvelle LGV.
LGV
Le budget de la Communauté autonome basque a beau souffrir une baisse sensible de 11,5%, soit 1,2 milliard d'euros en moins, la partie réservée à la construction de la nouvelle LGV au Pays Basque sud ("Y Basque") sera sauvée, selon le projet de budget présenté la semaine dernière."Les parties pour la LGV seront maintenues là où ça relève de notre responsabilité," c'est-à-dire le tronçon du Gipuzkoa, a réaffirmé ce mercredi la ministre basque de l'Environnement.
Le gouvernement espagnol, par contre, avait annoncé début octobre qu'il prévoyait réduire jusqu'à 40% le budget prévu pour la construction de la nouvelle LGV au Pays Basque. Une réunion avec le ministère espagnol de l'Équipement devrait avoir lieu prochainement.
Le collectif des opposants à la LGV, AHT Gelditu, a demandé au gouvernement basque d'abandonner et de paralyser le projet, et d'en utiliser l'argent pour couvrir les besoins élémentaires de la société. La poursuite du projet de la LGV "hypothèque l'avenir du pays", entraînant une "dégradation de la qualité des services publics élémentaires" et la "destruction de la biodiversité et de l'environnement", a rappelé le collectif.
PORT DE PASAIA
Quant au projet du port extérieur de Pasaia, Ana Oregi a dit qu'elle s'est toujours opposée à ce projet et qu'elle ne va pas changer d'avis maintenant. Son objectif est de "moderniser le port intérieur et prendre soin de lui", a-t-elle souligné.
Une enquête publique sur le port de Pasaia vient par ailleurs de terminer ce lundi 28 janvier en Pays Basque nord. Plusieurs associations, dont Action Citoyenne Environnementale, le CADE, IDEAL, Surfrider Foundation, ont présenté de nombreuses allégations du fait de nombreux impacts induits sur l'environnement. "Le super port extérieur de Pasaia est une hérésie environnementale, sociale et économique et ne peut être considéré comme un projet d'avenir," a dénoncé Surfrider Foundation, ce mardi sur le site de son antenne Côte Basque.
>> Lire : Allégations d'ACE Hendaye et du CADE, enquête publique super port Pasaia
>> Lire : Analyse du document sur la viabilité environnementale du Plan Directeur d'Infrastructures du Port de Pasaia (Association IDEAL)
>> Lire: Avis de Surfrider Foundation
GAZ DE SCHISTE
Interrogée sur les projets d'exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique, la ministre basque de l'Environnement a dit qu'"il faudrait respecter les normes environnementales", mais "c'est impossible avec les techniques actuelles".
Fin novembre, l'Ararteko (défenseur du peuple, ombudsman) a réclamé un moratoire sur les projets d'extraction et d'exploitation de gaz de schiste prévus dans la Communauté autonome basque.
MÉTRO DE DONOSTIA
Quant au projet de métro que l'antérieur gouvernement basque voulait réaliser à San Sebastian (Donostia), Ana Oregi a dit que son objectif est d'unir toute la région (Donostialdea) qui entoure la capitale du Gipuzkoa, mais que "ce n'est pas le moment des projets pharaoniques", vue la situation économique.
Ana Oregi a tout de même précisé qu'ils ne savent pas encore ce qu'ils feront exactement. Il faudra voir "quels sont les besoins des citoyens" et quel serait le "meilleur transport" pour la Donostialdea.