Pêche
Quotas de pêche 2012 : le pillage des mers peut continuer
Rédaction
17/12/2011
Un accord sur les quotas de pêche pour l'année 2012 a été conclu à Bruxelles. Les autorités et les pêcheurs ont salué l'accord.
Les Etats de l'UE et la Commission européenne sont parvenus samedi à un accord sur les quotas de pêche pour l'année 2012. Un accord qui devrait satisfaire surtout les autorités et les pêcheurs, mais beaucoup moins les associations écologistes.
Bien que les pêcheurs français de cabillaud doivent renoncer à leur quota de 9 tonnes dans la zone "Ouest Ecosse", en raison d'un état alarmant des stocks, ils vont pouvoir doubler leurs captures avec 7.080 tonnes autorisées contre 3.811 tonnes en 2011 en Mer Celtique et dans le Golfe de Gascogne.
La France a aussi obtenu le maintien des quotas de sole et de langoustines dans le Golfe de Gascogne et une hausse de 15% des possibilités de captures de sole en zone "Manche Est", soit 3.000 tonnes.
"Il s'agit d'un résultat extrêmement positif", a déclaré le ministre français Bruno Le Maire. Le Comité national des pêches (CNPMEM) a également exprimé son "soulagement" et sa "satisfaction" à l'annonce de cet accord.
En Espagne, les pêcheurs et les autorités ont également salué l'accord, en obtenant des hausses de 110% de leurs quotas de lotte et de 500% du merlan bleu du nord.
Au Pays Basque, le vice-ministre de la Pêche de la Communauté autonome basque, Jon Azkue, a qualifié de "positif" la hausse des quotas pour la pêche hauturière, en particulier "les 20 chalutiers d'Ondarroa qui génèrent 500 emplois directs et 1.500 emplois indirects".
Quant à l'anchois et aux thons, importants aussi pour les pêcheurs basques, les quotas se sont maintenus.
Le "pillage" des mers se poursuit
Si l'accord a été salué par les pêcheurs et les autorités, il ne plaira pas autant aux associations écologistes. Lors des négociations, des militants écologistes du WWF ont manifesté déguisés en sirène et en poissons pour appeler l'UE à respecter les recommandations scientifiques.
"Si les ministres continuent à autoriser le pillage de nos mers, il n'y aura bientôt plus de poisson, et beaucoup de pêcheurs au chômage", a commenté Saskia Richartz de Greenpeace, en déplorant que les recommandations des scientifiques soient régulièrement dépassées lors des "marathons" de négociations sur la pêche à Bruxelles.
En début de semaine, un rapport de la Cour des comptes européenne a démontré l’échec coûteux du Fonds européen pour la pêche de 2007 à 2013 visant initialement à l'élimination de la surpêche en Europe.
Ce rapport montre que les 4.3 milliards d'euro du Fonds Européen pour la Pêche (FEP) destinés à rétablir les activités de pêche à des niveaux durables ont au contraire contribué à l'augmentation de la capacité de pêche.
Selon le rapport, la surcapacité de la flotte est la première cause d'épuisement des stocks de poissons - trois stocks de poissons européens sur quatre sont surexploités - mais elle menace également la vie marine, ainsi que la viabilité du secteur de la pêche et des communautés littorales.
La Cour des comptes européenne, qui dresse un bilan assez négatif de la Politique Commune de la Pêche (PCP), estime que la réforme de la PCP n'a aucun sens si les mesures ne sont pas fondées sur une évaluation complète de la capacité de pêche couplée à des échéances claires de réduction de la flotte.
Or la proposition de réforme de la PCP par la Commission européenne est encore loin du compte.