De Bayonne à Bilbao, les pics de pollution se multiplient

Cet hiver, les villes du Pays Basque ont enregistré à plusieurs reprises par d'importantes pollutions atmosphériques.

En Pays Basque nord, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) ont relevé ce jeudi 1er mars des concentrations de particules PM10 dans l'air supérieures à 50 µg/m3 (microgramme par mètre cube) sur l'agglomération de Bayonne, a indiqué l'Airaq sur son site Internet. Des concentrations de 50 µg/m3 ont été enregistrées à Bayonne et de 55 µg/m3 à Anglet.

En Pays Basque sud, des concentrations supérieures à 50 µg/m3 ont été enregistrées à Bilbao ces derniers jours.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une valeur moyenne annuelle de 10 µg/m3 et une moyenne sur 24 heures de 25 µg/m3. Les particules peuvent avoir d'importantes conséquences sur la santé. Elles peuvent contenir des produits toxiques et, en ayant un diamètre faible, elles pénètrent facilement dans l'appareil respiratoire.

D'après les études de l'OMS, ces caractéristiques sont à l'origine d'effets significatifs constatés sur la santé humaine, même à des très faibles doses et principalement pour des expositions à long terme, sachant que les particules issues de la combustion sont identifiées comme étant dangereuses.

Selon l'Agence Régionale de la Santé et l'Institut de Veille Sanitaire, on est passé sur le territoire de Bayonne et alentour de 20 décès en 2000 à 100 décès en 2010 imputable à la pollution de l'air. Une surmortalité de cancer du poumon chez les femmes y est observée. Dans l'Hexagone, 42000 décès en 2010 pour ces mêmes causes.

Les conditions météo (amplitude thermique importante entre le jour et la nuit, anticyclone, etc.) ont favorisé l'accumulation des polluants au-dessus de l'agglomération et donc l'augmentation des concentrations en particules en suspension.

Bien que les conditions météo entraînent une hausse de la pollution, elles n'en sont pas responsables.

Les causes sont bien connues, alors que les réponses pour y remédier se font attendre, selon la fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine Sepanso.

Les entreprises de la zone industrialoportuaire Boucau Tarnos, sur le port de Bayonne, par exemple, "recrachent en permanence poussières et odeurs intoxicantes pourtant bien connues des autorités," dénonce la Sepanso. "Aucune amélioration significative n’est constatée et alors qu’il suffirait déjà de faire respecter la réglementation," ajoute-t-elle.

Le ministère de l'Écologie a obtenu récemment la publication de deux décrets pour protéger les huit villes de France les plus polluées, "mais rien ne sera mis en œuvre avant le premier semestre 2013," selon OWNI. L'objectif est de faire diminuer le taux de polluants émis par les pots d'échappement dans et autour des agglomérations les plus exposées.

Pour plus d’infos sur la situation de la pollution en Aquitaine, consultez le site d’Airaq.