Eaux de baignade
Pollution sur la Côte Basque: "c'est plus grave que ce qu'on vous dit"
Rédaction
10/08/2012
Les problèmes que pose la pollution des eaux de baignade sur la Côte Basque sont "exactement les mêmes qu’en Méditerranée," selon Guillaume Barucq, médecin et fondateur de Surf Prevention.
La pollution des eaux de baignade de la Côte Basque, et la Côte Atlantique en général, est plus grave que ce que le reportage d'Envoyé Spécial "Peut-on se fier au Label Pavillons Bleus?", diffusé ce jeudi soir sur France 2, voulait suggérer, avertit Guillaume Barucq, médecin et fondateur de Surf Prevention.
Dans ce reportage, la Côte Basque a été "étonnamment ménagée et montrée sous son meilleur jour, alors que les problèmes qui s'y posent sont exactement les mêmes qu'en Méditerranée et que les solutions apportées sont très loin d’être satisfaisantes. Ce qu’omet de dénoncer le reportage", écrit-il sur son blog.
Si le reportage fait bien comprendre que les Pavillons Bleus n'apportent pas de garantie suffisante en matière de qualité des eaux de baignade, les méthodes employées par des sociétés privées auxquelles font appel certaines collectivités locales pour se porter garantes de la qualité de leurs eaux de baignade sont souvent "discutables", estime Guillaume Barucq, en citant les installations "coûteuses" et "inutiles" mises en place sur la rivière Uhabia à Bidart ou les analyses d'eaux realisées en saison estivale.
Les analyses d'eaux de baignade, qui sont effectuées par la société Rivages Pro Tech, filiale de la Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez Environnement), en saison estivale sur la Côte Basque, sont "incomplètes", "avec seulement 2 paramètres bactériologiques étudiés et une abstraction totale des diverses pollutions chimiques retrouvées dans le milieu marin (hydrocarbures, pesticides, détergents, médicaments…)", souligne Guillaume Barucq.
Et pourtant, les eaux de baignade du Pays Basque souffrent de la pollution chimique. Des analyses réalisées par le laboratoire indépendant Analytika à l'initiative de la Coordination Santé Environnement (CSE) du Pays Basque ont révélé en 2010 une forte contamination par environ trente-cinq micro-contaminants organiques, dont des hydrocarbures, des détergents et des phthlates.
"Il est urgent de prendre en compte l'existence de cette pollution chimique pour la détecter et surtout pour substituer les polluants chimiques les plus dangereux que nous utilisons par des alternatives plus écologiques, dans le respect de la santé humaine et de notre environnement," alerte le médecin Barucq.
Des normes chimiques des eaux de baignade devraient être établies, mais, si la "directive eau de baignade" de 1976 imposait 19 paramètres physiques, chimiques et esthétiques, la nouvelle directive prévue pour 2015 ne prend plus en compte qu’un paramètre : les entérocoques intestinaux (mesure de la pollution bactériologique fécale)...