Bidart
La porte à clapets sur l'Uhabia fait toujours des vagues
Rédaction
18/10/2012
La porte à clapets sur l'Uhabia fera l'objet d'un débat ce vendredi 19 octobre à Bidart. Une action symbolique du CADE pour dénoncer ce projet aura lieu sur la plage.
Un débat se penchera ce vendredi après-midi sur la porte à clapets de l'Uhabia à l'occasion de la finale de l'Odyssée du flocon à la vague, alors que le Collectif des associations pour la Défense de l'Environnement (CADE) organise une action sur la plage de Bidart pour manifester son opposition à cette infrastructure.
Situé à l'embouchure de l'Uhabia à Bidart, le nouveau dispositif de gestion des flux du fleuve est devenu opérationnel fin août. Grâce à ce dispositif, les eaux de l'Uhabia peuvent être contenues, en cas de fortes pluies et de risque de pollution, par une porte à clapets et stockées dans un bassin de 35.000 m³. Les eaux sont ensuite relarguées plus loin par un émissaire.
En barrant le fleuve et en retenant les eaux de pluie chargées de bactéries fécales, la porte à clapets permet de passer les contrôles de qualité des eaux de baignade sur la plage de Bidart, mais pas d'éviter la pollution de l'océan.
Les eaux "polluées" sont relarguées "pendant la nuit à 500 mètres au large et par 15 mètres de profondeur grâce à l'émissaire" pour que "la pollution soit diluée suffisamment loin du rivage pour que les analyses pratiquées en bord de plage le lendemain matin restent dans les nouvelles normes imposées," selon un reportage de Surf Prevention.
Lors du Conseil de l'Environnement et des risques sanitaires et Technologiques (Coderst) de novembre 2011, l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (Onema) avait déclaré que "le projet ne consiste pas à réduire les sources de pollution mais à les déplacer sur une zone Natura 2 000 (côtier)", rappelle le Collectif des associations pour la Défense de l'Environnement (CADE).
"Déplacer la pollution est une solution ruineuse en terme d'impact qui engendrera des retombées écologiques et économiques négatives tant au niveau du tourisme que de la pêche," estime le CADE, s'opposant à un émissaire en mer "qui rejette tout au long de l'année, sans contrôle, les eaux insuffisamment traitées de la STEP (station d'épuration, ndlr) en zone protégée".
Pour le CADE, "le système des portes à clapets représente un coût exorbitant pour 28 jours de fermeture autorisés dans les périodes de pollution accrue. Il risque de se substituer à un réel effort sur la reconquête du bon état écologique de l'Uhabia".
Une visite de la porte à clapets est organisée ce vendredi à l'occasion de la grande finale de l'Odyssée du flocon à la vague. Elle sera suivie par un débat/conférence sur le site de Bela Gorri, plage de l'Uhabia, en présence des maires de Bidart et Guéthary, des représentants du bassin versant et de l'Agglomération Côte Basque Adour, la Lyonnaise des eaux et autres partenaires publics et privés.
Au moment de la visite (vers 17h00), une action symbolique du Collectif des associations pour la Défense de l'Environnement (CADE) est prévue sur la plage pour dénoncer le projet. "L'Océan n'est pas une poubelle - halte à tout rejet en mer," dénoncent les organisateurs.
"Nous sommes bien en 2012 dans une région qui prône dans un discours de façade la protection des océans. Mais quand il s'agit de s'attaquer aux problèmes de la pollution marine à bras le corps, on opte pour une solution cache-misère qui ne fera que repousser un peu plus loin dans l'océan les pollutions bactériologiques et chimiques," dénonce Surf Prévention.
Et de conclure: "C'est l'Océan qui est notre véritable richesse sur la Côte Basque, et nous ne pouvons plus nous permettre de continuer à le polluer de cette manière".