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Hollande président

Après la victoire de Hollande, retour à la réalité

Rédaction

07/05/2012

Le retour à la réalité s'annonce dur pour Hollande (pacte budgétaire), pour Sarkozy (affaires Bettencourt, Karachi et Kadhafi) et pour la gauche et la droite en général (élections législatives).

La chancelière Angela Merkel. Photo: EFE

Après la victoire de François Hollande, c'est le retour à la réalité. Un retour qui s'annonce dur aussi bien pour François Hollande (les politiques d'austérité en Europe) que pour Nicolas Sarkozy (affaires Bettencourt, Karachi et Kadhafi), la gauche et la droite (élections législatives).

François Hollande a été élu président de la République avec 51,62% des voix, contre 48,38% pour Nicolas Sarkozy, selon les résultats définitifs. La passation de pouvoir entre Sarkozy et Hollande aura lieu le mardi 15 mai, alors que le président nouvellement élu assistera à la cérémonie du8-Mai aux côté du sortant mardi à Paris.

L'agenda international s'annonce chargé pour François Hollande dès son accession à l'Elysée, avec un sommet du G-8, prévu les 18 et 19 mai à Camp David aux Etats-Unis, et un sommet de l'OTAN les 20 et 21 mai à Chicago.

"Je mesure que l'Europe nous regarde et je suis sûr que c'est un soulagement, un espoir. L'idée que l'austérité enfin, n'est plus une fatalité. C'est ma mission donner une dimension de croissance à l'Europe et c'est ce que je dirais le plus tôt posible à nos partenaires européens et en premier à l'Allemagne", avait dit François Hollande dimanche soir.

Or, ce lundi, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a fait savoir lundi que si elle avait aussi le souci de promouvoir la croissance, elle entendait que cela se fasse plutôt par des "réformes structurelles" que par des injections de fonds dont l'Europe n'a de toute façon plus les moyens.

La défaite de Sarkozy "pourrait représenter la première défaite politique en Europe pour les tenants de l'hyperaustérité", selon Attac, sanctionnant "l'arrogance d'un président au service d'une oligarchie insatiable". Néanmoins, "si le soulagement est grand, l'espoir est fragile," estime Attac.

"La pression des marchés financiers va monter dans les semaines qui viennent pour contraindre François Hollande à ratifier le Pacte budgétaire imposé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, avec en guise de "renégociation" quelques vagues déclarations et mesurettes européennes sur la croissance," avertit Attac avant d'ajouter que "ce nouveau traité qui interdit les déficits publics et impose une austérité sans limite, doublée d’un productivisme aveugle qui met à mal la nature, le travail et le travailleur, va pourtant enfoncer l’Europe dans la dépression".

Sarkozy et ses affaires face à la justice

Nicolas Sarkozy a dit s'apprêter à "redevenir un Français parmi les Français". Or, son retour à la "normalité" s'annonce dur. En quittant l'Elysée le 15 mai prochain, Sarkozy devient justiciable comme les autres et pourrait être interrogé dans plusieurs affaires en cours.

Les magistrats pourraient l'entendre dans au moins trois affaires distinctes: le financement irrégulier de sa campagne présidentielle de 2007 par le colonel Kadhafi, le dossier Bettencourt, où les juges d'instruction de Bordeaux seraient susceptibles de ­l'interroger sur d'autres soupçons de financement illégal en 2007, et l'enquête sur un ­financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, lié à des contrats ­d'armement avec l'Arabie saoudite et le ­Pakistan.

Élections législatives

Si la victoire de la gauche est nette, elle n'est pas large. Lors des législatives des 10 et 17 juin, la gauche devra essayer de transformer l'essai afin de contrôler pour la première fois tous les niveaux de pouvoirs en France: communes, départements, régions, Parlement et exécutif.

Dimanche soir, avant l'annonce officielle de sa défaite à 20h, le président sortant a rassemblé des ministres et des ténors de l'UMP à l'Elysée pour leur dire qu'il ne serait plus jamais candidat à la fonction présidentielle, précisant qu'il ne mènerait pas la campagne des législatives. Les principaux responsables du parti souhaitent préserver l'"unité" et décider en "collégialité" jusqu'au scrutin des 10 et 17 juin.

Le bureau politique de l'UMP prévu ce lundi après-midi devait évoquer les conséquences de la défaite et définir la stratégie pour les législatives, notamment vis-à-vis du Front national. Le parti de Marine Le Pen, qui a recueilli 17,90% des suffrages au premier tour de la présidentielle, pourrait mettre en danger la droite dans de nombreuses circonscriptions donnant lieu à des triangulaires.