Libye
Zone d'exclusion aérienne : le Conseil de sécurité va voter jeudi soir
Rédaction
eitb.com
17/03/2011
Par ailleurs, l'opposition libyenne tentait de contenir l'avancée des forces de Kadhafi dans l'espoir d'obtenir un soutien de l'ONU avant l'entrée des troupes gouvernementales à Ajdabiya.
Le Conseil de sécurité de l''ONU votera une résolution sur la Libye à 18 h, soit 22 h GMT (et donc 23 h en France). Elle prévoit "toutes les mesures nécessaires" contre les forces du colonel Khadafi, à l''exception d''une occupation du territoire.
Ce vote autoriserait les Etats membres de l''ONU à prendre "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils des attaques des forces de Moammar Kadhafi.
La France, la Grande-Bretagne et le Liban ont déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité qui "élargit le champ des sanctions et ouvre la voie à une utilisation des moyens nécessaires pour stopper l''offensive de Kadhafi", a précisé jeudi le porte-parole de la diplomatie française, en annonçant que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait décidé de se rendre à New York dans la journée "afin d''obtenir, le plus rapidement possible, le vote" de ce texte.
La secrétaire d''Etat américaine Hillary Rodham Clinton a déclaré quel''instauration d''une zone d''exclusion aérienne en Libye pour stopperles attaques contre la rébellion nécessiterait le bombardement decibles à l''intérieur du pays pour réduire la menace posée par lesforces de Moammar Kadhafi.
"Une zone d''exclusion aériennenécessite des actions pour protéger les avions et les pilotes,notamment des bombardements de cibles comme les systèmes de défenselibyens", a déclaré Hillary Clinton lors d''un déplacement à Tunis.
L''ambassadeur de France à l''ONU, Gérard Araud, a déclaré qu''il s''attendait à ce que plus d''un des 15 membres du Conseil s''abstienne quand le vote aura lieu à 18h (23h GMT). Mais des diplomates du Conseil ont affirmé qu''ils ne s''attendaient pas à ce que la résolution fasse l''objet d''un veto.
L''opposition libyenne soumise à l''avancée des forces de Kadhafi
En territoire libye, l''opposition libyenne tentait jeudi de contenir l''avancée des forces de Moammar Kadhafi dans l''espoir d''obtenir un soutien du Conseil de sécurité de l''ONU avant l''entrée des troupes gouvernementales à Ajdabiya, dernière grande ville sur la route conduisant à Benghazi, principal bastion de l''insurrection dans l''est du pays. Selon une source hospitalière, 30 personnes ont été tuées et au moins 80 autres blessées depuis mardi soir.
Jeudi à la mi-journée, l''armée de Kadhafi encerclait Ajdabiya, ville de 140.000 habitants, depuis les fronts "ouest, sud et est", laissant seulement ouverte la route au nord vers Benghazi, selon un habitant, Moataz al-Ghariani.
Un militant, Abdel-Bari Zewi, a de son côté déclaré à l''Associated Press que les forces de Kadhafi avaient repris la localité portuaire voisine de Zouitina, situation leur offrant des positions sur tous les fronts d''Ajdabiya. D''après lui, une violente bataille aux portes sud de la localité a éclaté peu après minuit et duré près de trois heures. Il a ajouté que les rebelles, qui disposent d''au moins trois appareils selon des responsables, avaient lancé des raids aériens contre les troupes de Kadhafi à une quinzaine de kilomètres de la porte ouest de la ville.
Un porte-parole des rebelles a expliqué à l''AP que Benghazi, bastion de l''opposition, à 160km au nord, sur la côte méditerranéenne, était "armée jusqu''aux dents", et que l''opposition était prête à assurer sa défense.
Des hommes en uniformes armés de fusils d''assaut AK-47 et soutenus par des camionnettes équipées d''armes de défense anti-aériennes étaient postés à des postes de contrôle établis en plus grand nombre aux carrefours et sur les principaux axes routiers.
Moustafa Gheriani, porte-parole de la rébellion, a confié par téléphone que les forces de Kadhafi avaient tenté en vain de frapper l''aéroport de Benghazi jeudi lors d''un raid aérien.
Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé son départ de la ville en raison de la détérioration des conditions de sécurité et le transfert de son personnel à Tobrouk, plus à l''est, pour continuer à porter assistance aux victimes du conflit.
D''après Moustafa Gheriani, l''opposition libyenne espère un soutien du Conseil de sécurité de l''ONU. "Sinon, dit-il, nous compterons sur nous-mêmes et ferons ce que nous pouvons".