Fermer

Session d'investiture

Euskadi : session d'investiture marquée par le duel Mintegi-Urkullu

Rédaction

12/12/2012

Les deux postulants à l'investiture, Iñigo Urkullu (PNV) et Laura Mintegi (Bildu) ont présenté ce mercredi matin leurs projets de gouvernement.

Your browser doesn’t support HTML5 video

La session d'investiture du nouveau président de la Communauté autonome basque a commencé ce mercredi 12 décembre. Sauf immense surprise, le conservateur Iñigo Urkullu (PNV, Parti nationaliste basque) devrait être élu président jeudi.

Les partis souverainistes du Pays Basque, le PNV et la coalition indépendantiste de gauche EH Bildu, ont remporté deux tiers des sièges au Parlement basque à l'issue des élections du 21 octobre. Le PNV est arrivé en tête avec 27 sièges, sur un total de 75, suivi par EH Bildu (21), le Parti socialiste d'Euskadi (PSE, 16), le Parti populaire (PP, 10) et UPyD (1).

Pour être élu ce mercredi, au premier tour, le candidat à l'investiture doit obtenir la majorité absolue, soit 38 voix, peu probable vu que les deux principaux partis, PNV et Bildu, ont décidé de se porter candidats à l'investiture. Pour être élu au second tour, jeudi, une majorité relative suffit.

Les deux postulants à l'investiture, Iñigo Urkullu (PNV) et Laura Mintegi (Bildu) ont présenté ce mercredi matin leurs projets de gouvernement, qui devaient être débattus durant la session plénière de l'après-midi.

Première femme candidate à la présidence d'Euskadi et première candidate de la gauche indépendantiste après une dizaine d'années d'illégalisation, Laura Mintegi a ouvert la session d'investiture. Sans vouloir disputer la présidence, elle a voulu montrer qu'il existe une alternative de gauche et souverainiste au modèle du PNV.

Laura Mintegi voudrait que la souveraineté et le "droit à décider" soient la priorité de cette 10e législature afin de construire un "Pays Basque indépendant et socialiste". Sur le plan économique, la souveraineté est "indispensable" pour affronter la crise, selon Laura Mintegi. "Nous ne disposons pas de moyens suffisants" pour affronter la situation, "le droit à décider n'est pas un choix, c'est une obligation," a-t-elle souligné.

Laura Mintegi propose d'instaurer un impôt sur les grandes fortunes et de freiner la baisse de l'impôt sur les sociétés. Elle réclame aussi un moratoire sur la construction du projet de la nouvelle LGV.

Pour avancer dans le processus de paix au Pays Basque, le Parlement peut être un forum "adéquat", mais "ce n'est pas le seul", a-t-elle estimé. Bildu participera à "tous les forums " qui seront créés, a-t-elle annoncé. Laura Mintegi a également proposé la création d'une Commission de vérité et de réconciliation. En plus, il faut que "les États (espagnol et français) arrêtent la violence juridique et institutionnelle et leur attitude obstructionniste", et que les "détenus et les exiliés reviennent au Pays Basque et que l'on mette un terme à la torture," a-t-elle ajouté.

>> Lire discours complet de Laura Mintegi (PDF)

Iñigo Urkullu a ouvert son discours en rappelant les victimes du terrorisme. Il a proposé trois grands objectifs pour cette législature, qui "doit être celle des accords transversaux": la réactivation économique et l'emploi, la paix et un nouveau statut juridique pour Euskadi.

Son "premier engagement" sera la réactivation économique et la sortie de la récession. Iñigo Urkullu a promis un plan de choc pour créer de l'emploi et la création d'un Fonds de financement pour les PME, et défendu "l'internationalisation de l'économie basque".

Le candidat du PNV veut aussi engager une importante réforme de l'administration publique, réduire le nombre de "sociétés et institutions publiques" et former un gouvernement avec moins de ministères.

Pour Iñigo Urkullu, c'est au parlement basque qu'il faut mener le débat sur le processus de paix. Quant au nouveau statut juridique pour Euskadi, Iñigo Urkullu voudrait que ce nouveau statut soit le résultat d'un accord entre toutes les forces politiques du Parlement basque.

>> Lire discours complet d'Iñigo Urkullu (PDF)

Le nouveau président prêtera serment sous l'arbre de Gernika, le chêne millénaire des libertés basques, le samedi 15 décembre. Au lendemain, dimanche 16 décembre, il annoncera la composition de son gouvernement.

Au moment où les postulants à l'investiture défendaient leurs projets, des centaines de manifestants manifestaient à l'extérieur du Parlement basque contre les plans sociaux.

>> Voir vidéo de la manifestation contre les plans sociaux