52 jours après
Aurore Martin de retour au Pays Basque grâce à la solidarité
Rédaction
22/12/2012
Aurore Martin est sortie samedi de la prison de Soto del Real, près de Madrid, après le versement d'une caution de 15.000 euros et grâce à la solidarité citoyenne.
Aurore Martin est sortie ce samedi après-midi (vers 17h00) de la prison de Soto del Real, près de Madrid, après le versement d'une caution de 15.000 euros payée grâce à la solidarité citoyenne. Elle devrait rentrer chez elle au Pays Basque nord vers minuit.
Une collecte de fonds dans deux bars du Pays Basque nord, à Bayonne et à Saint-Jean-Pied-de-Port, a réuni ce samedi matin en moins de deux heures la caution de 15.000 euros. Parmi les 450 personnes qui ont contribué à la caution se trouvaient des élus de tous bords.
>> Vidéo : collecte de fonds en faveur d'Aurore Martin
#AuroreMartin libre ! #batgutxiago ! Milesker Euskal Herria ! via @naiz_info twitter.com/MaiteEtxeberri…
— Maite Etxeberri (@MaiteEtxeberri) Décembre 22, 2012
Aurore Martin avait été arrêtée le 1er novembre en Pays Basque nord, puis remise aux autorités espagnoles en vertu d'un mandat d'arrêt européen (MAE). Son incarcération en Espagne pour des actes qui ne sont pas répréhensibles en France et sous une qualification pénale espagnole a soulevé de nombreuses interrogations et indignations.
Le mouvement Bake Bidea, qui vient d'organiser à Bayonne un important forum pour la paix, s'est réjouit à l'annonce de la libération sous caution d'Aurore Martin. "C'est grâce au travail et à la mobilisation importante de la société civile en soutien à Aurore que cette libération a pu se concrétiser," a dit le mouvement dans un communiqué.
"Sa libération est pour nous une très heureuse nouvelle, mais nous dénonçons cette caution qui s'apparente à une rançon de la part de l'Etat espagnol" a réagi Batasuna dans un communiqué, tout en remerciant "toutes les personnes qui se sont mobilisées pour dénoncer l'arrestation et l'incarcération d'Aurore". Batasuna tient aussi à rappeler qu'"il reste encore 600 prisonniers politiques basques" dans les prisons françaises et espagnoles.
"Manuel Valls, fortement engagé dans cette peu glorieuse "affaire Aurore Martin", doit aujourd'hui fournir des explications claires et précises sur les conditions de cette arrestation qui a gravement entachée nos valeurs républicaines," a estimé Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.
Les eurodéputés François Alfonsi (Régions et Peuples Solidaires) et José Bové (EELV) ont salué le retour d'Aurore Martin, tout en ajoutant qu'ils resteront mobilisés "pour la construction et la consolidation du processus de paix au Pays Basque". "Aurore Martin est libérée mais la question basque n'est pas réglée", ont-ils estimé dans un communiqué diffusé ce samedi.
"Si la militante basque va pouvoir rentrer très bientôt près des siens, nous regrettons que sa libération ne soit pas accompagnée sur de l'abandon des poursuites à son encontre," ont-ils dit. Ils demandent à l'Europe de "réformer le Mandat d'Arrêt Européen, afin que les militants politiques soient protégés des dérives arbitraires nivelant le droits des citoyens européens par le plus bas".
Même son de cloche du côté de la députée PS Colette Capdevielle: "C'est une première victoire ; la vraie victoire sera un non-lieu. Il faut rester vigilant avec le MAE," a-t-elle dit au Journal du Pays Basque.
D'autres élus ont également manifesté leur satisfaction vendredi sur Twitter. Parmi eux, Frédérique Espagnac, porte-parole du PS et sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, et Max Brisson, secrétaire départemental de l'UMP :
Libération d'Aurore Martin: bonheur, mais nous nous battrons jusqu'à sa libération définitive
— Frederique Espagnac (@FEspagnac) Décembre 21, 2012
Je veux saluer le retour à la liberté d'Aurore Martin. C'est d'abord une bonne nouvelle pour elle et pour ses proches.
— BRISSON Max (@max_brisson) Décembre 21, 2012
Le combat en faveur d'Aurore Martin a permis sa libération. Il a rassemblé le Pays-basque au delà des clivages. Il doit se poursuivre.
— BRISSON Max (@max_brisson) Décembre 21, 2012