Un os dans le Jambon
Sarkozy : "Casse-toi, pauvre com' !"
Ramuntxo Garbisu
eitb.com
08/05/2010
Ce n'est pas par Internet, ou par conférence de presse, mais via un petit livret de 50 pages que Sarkozy fait son premier "bilan", renouant avec une stratégie rédactionnelle plus "traditionnelle".
L''impopularité stagnante du Chef de l''Etat, et surtout son image d''OmniPrésent de la République française, doit pouvoir expliquer le revirement de communication opéré par Nicolas Sarkozy pour "proposer modestement" le bilan de ses 3 premières années de gouvernance.
Habituellement, tous les moyens de l''Etat et de l''Elysée sont bons pour vanter le bilan de ses réformes, comme lors de ses anniversaires précédents.Cette année, la communication du Chef de ''lEtat s''est faite bien discrète, et est passée de l''oral à l''écrit, délaissant même l''usage très "Obama" d''Internet et ses réseaux sociaux.Le fascicule d''une cinquantaine de pages, intitulé "3 ans d''action, 6 mai 2007-6 mai 2010", est tout de même destiné à faire taire les critiques qui, au sein même de son électorat, lui reprochent un manque de résultats, ou une politique à géométrie variable.Voir Nicolas Sarkozy éviter une "confrontation" avec les journalistes nourrirait-il donc le sentiment que Nicolas Sarkozy prend du recul avec les médias, ou adopte une position moins exposée ?
De l''avis de tous ceux qui ont eu envie de lire le document (que l''on peut retrouver sur le site de l''Elysée), y aurait été soigneusement gommée "la moindre autosatisfaction" (à l''exception de la politique d’ouverture à l’opposition).
Les grandes réformes y sont présentées sobrement, le débat sur l''identité nationale (si cher en termes de voix lors des dernières Régionales) n''apparaît quen filigrane au détour d''un paragraphe, et la très délicate réforme des retraites est abordée quant à elle à la 51e page, sur 53.Rupture dans cette "rupture" clinquante de grands coups de bling-bling, le chef de l''Etat semble déjà envisager de rentrer les épaules et baisser le front, attitude qui lui avait servi à façonner l''image d''un "Français comme les autres" lors des dernières Présidentielles.Après quelques effets d''annonces récents sur la politique sécuritaire, il semble que Nicolas Sarkozy soit bien le premier à se mettre sur la ligne de départ des élections de 2012.Humblement, tout le monde l''aura bien compris...