Affaire Bettencourt
Woerth "n'est pas intervenu" dans l'affaire Bettencourt, selon l'IGF
Rédaction
11/07/2010
Dans son rapport, diffusé à la veille de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, l'IGF assure que M. Woerth, "durant la période où il était ministre du Budget, n'est pas intervenu"...
Eric Woerth "n''est pas intervenu" en tant que ministre du Budget pour épargner un contrôle fiscal à la milliardaire Liliane Bettencourt, selon le rapport de l''Inspection générale des finances (IGF) mis en ligne dimanche en fin d''après-midi par le ministère du Budget.
M. Woerth, aujourd''hui ministre du Travail, est soupçonné de conflit d''intérêts. Son épouse Florence a travaillé pour Clymène, la holding qui gère les actifs de l''héritière de L''Oréal. En outre, l''ancienne comptable de Liliane Bettencourt affirme qu''il a reçu, en tant que trésorier de l''UMP, 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Face à un flot continu de révélations pas toutes confirmées dans la presse, l''actuel ministre du Budget François Baroin a saisi l''IGF le 1er juillet dernier. La mission consistait à établir si Eric Woerth avait joué un quelconque rôle dans le traitement donné à la situation fiscale de Liliane Bettencourt, de Patrice de Maistre, directeur de Clymène, de l''écrivain-photographe François-Marie Banier ou des holdings Téthys et Clymène.
La fille de la milliardaire, Françoise Meyers-Bettencourt, a intenté un procès au photographe, proche ami de sa mère, qu''elle accuse d''abus de faiblesse. Téthys est la holding qui gère les actifs familiaux des Bettencourt et sa filiale Clymène s''occupe plus particulièrement de ceux de Liliane Bettencourt.
Dans son rapport, diffusé à la veille de l''intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, l''IGF assure que M. Woerth, "durant la période où il était ministre du Budget, n''est pas intervenu auprès des services placés sous son autorité pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. Banier et de Maistre, ainsi que sur les sociétés Téthys et Clymène".
François-Marie Banier, qui a reçu environ un milliard d''euros de Liliane Bettencourt sous forme d''oeuvres d''art, d''assurances-vie et autres donations, fait l''objet d''un contrôle fiscal lancé en juin 2009 et qui est toujours en cours.
"Les informations obtenues dans le cadre du contrôle fiscal de M. Banier, notamment de source judiciaire, n''étaient pas de nature à conduire l''administration à déclencher un examen de la situation fiscale personnelle de Mme Bettencourt", affirme l''IGF.
Un ancien maître d''hôtel de Liliane Bettencourt a enregistré, à l''insu de la milliardaire, des conversations où Patrice de Maistre parle notamment à l''héritière de L''Oréal de comptes qu''elle possède en Suisse et d''une île aux Seychelles qu''elle a offerte à François-Marie Banier, aucun de ces biens n''étant déclarés au fisc français. Ces écoutes illégales ont été transmises à la justice.