Affaire Bettencourt
Auditions prochaines de Liliane Bettencourt et du couple Woerth
Rédaction
eitb.com
19/07/2010
L'ancien ministre du Budget s'est à nouveau défendu lundi d'être intervenu pour faire engager son épouse au sein de la société Clymène. "Je n'ai pas favorisé l'embauche de ma femme, voilà" a-t-il dit.
Les auditions du ministre du Travail Eric Woerth et de son épouse Florence, ancienne salariée de la société Clymène qui gère la fortune de Liliane Bettencourt, vont intervenir "à bref délai", a indiqué lundi le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), soulignant également que l''héritière du groupe L''Oréal devrait être entendue par les enquêteurs. Il n''a toutefois pas précisé quand serait réalisée cette audition ni si les enquêteurs se déplaceraient à son domicile ou si la milliardaire âgée de 87 ans devrait se rendre au siège de la brigade financière.
"Je serai entendu prochainement par la justice comme je l''ai demandé", a indiqué lundi matin à la presse M. Woerth en marge d''un déplacement à Guyancourt (Yvelines). Une audition confirmée par son avocat, Me Jean-Yves Leborgne, qui a cependant souligné à l''Associated Press ne pas en connaître encore la date.
L''audition de M. Woerth par les enquêteurs ne peut se faire sans l''aval du conseil des ministres. Selon l''Elysée, le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye, n''avait pas fait lundi une telle demande.
L''ancien ministre du Budget s''est à nouveau défendu lundi d''être intervenu pour faire engager son épouse au sein de la société Clymène. "Je n''ai pas favorisé l''embauche de ma femme, voilà. Ma femme a rencontré son patron dans le cadre de son ancien travail, c''était dans une banque", a-t-il dit.
Lors de sa garde à vue, Patrice de Maistre, le responsable de Clymène, a dit aux enquêteurs que M. Woerth lui avait "demandé de recevoir sa femme (...) pour la conseiller sur sa carrière", selon des extraits de procès-verbal d''audition publiés samedi dans "Le Monde".
Concernant l''embauche de Florence Woerth, "la question est de savoir s''il y a eu un quelconque privilège dans le traitement fiscal de Mme Bettencourt. Le rapport de l''Inspection générale des finances (IGF, rendu dimanche dernier) répond qu''il n''y en a pas eu. Il n''y a plus de sujet", a déclaré Me Leborgne à l''AP.
Dans le cadre de l''enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre pour blanchiment de fraude fiscale et trafic d''influence, M. De Maistre et trois autres personnes ont passé deux journées en garde à vue, avant d''en sortir libres vendredi soir: le confident de la milliardaire François-Marie Banier, l''ancien avocat fiscaliste Fabrice Goguel et Carlos Vejarano, qui gère l''île d''Arros aux Seychelles, achetée par le couple Bettencourt en 1999.
Les déclarations de Patrice de Maistre "ne me mettent pas en difficulté, ce sont les interprétations mensongères de certains titres de presse". "Les mensonges et les amalgames de la presse cette semaine sont absolument scandaleux et ignobles. Il y a vraiment des pros de l''amalgame", a dénoncé M. Woerth.
Dans les enregistrements clandestins réalisés par un majordome de l''héritière de L''Oréal, l''hypothèse de cette embauche faite à la demande d''Eric Woerth avait déjà été évoquée par Patrice de Maistre, confiant ainsi: "Quand je l''ai fait, son mari était ministre des Finances. Il m''a demandé de le faire (...) J''lai fait pour lui faire plaisir".