Sarkozy réaffirme son soutien à Woerth du bout des lèvres

Nicolas Sarkozy a réaffirmé son soutien au ministre du Travail Eric Woerth en dépit du rejet des syndicats et d''un climat politico-judiciaire de plus en plus lourd à cause des soupçons qui pèsent sur le ministre en raison de ses liens avec l''héritière de L''Oréal, Liliane Bettencourt, donatrice de l''UMP qui a reconnu une fraude fiscale.

Or, le soutien est venu du bout des lèvres. En réponse à des journalistes qui l''interrogeaient sur la légitimité d''Eric Woerth à s''occuper de la difficile réforme des retraites, lors d''un déplacement en Côte d''Or vendredi, le président a répondu un "oui" agacé sans en dire plus.

Éric Woerth, de son côté, a assuré qu''il est "mobilisé, disons à 120%". "Je suis évidemment totalement concentré sur le dossier des retraites, je le suis depuis le mois d''avril et il n''y aucune raison que ca change," a-t-il ajouté.

L''opposition de gauche et les syndicats ne cessent d''augementer la pression. François Chérèque (CFDT) et Bernard Thibault (CGT) ont estimé jeudi que le maintien d''Eric Woerth posait "problème". Ce vendredi, ils ont encore durci le ton.

"Ce n''est plus possible de travailler avec Eric Woerth", a déclaré François Chérèque sur Europe 1. "Dans cette situation, est-ce qu''il peut se défendre et porter ce qui est, soi-disant, la réforme du quinquennat? Le problème d''Eric Woerth est en train de masquer le principal problème qui est la réforme, (...) ce qui prouve bien que le pays n''est pas serein", a-t-il ajouté.

Jeudi, Eric Woerth a reconnu d''être intervenu dans l''attribution de la Légion d''honneur au gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre.