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Réactions politiques

Après l'annonce de l'ETA, les lignes politiques ne bougent pas

Rédaction

eitb.com

05/09/2010

La gauche indépendantiste basque salue les portes ouvertes à un nouveau processus démocratique, quand les partis traditionnels n'expriment que leurs scepticisme.

Depuis l''annonce vidéo ce dimanche de la volonté de l''ETA de "ne plus mener d''actions offensives armées", aucune réaction dans la classe politique basque et espagnole ne semble pour l''instant en mesure de donner à cette déclaration la capacité de modifier les lignes traditionnelles d''affrontement entre les différentes positions sur le sujet du conflit basque.

La gauche indépendantiste basque considère que "des portes se sont ouvertes, qui permettent de dépasser les blocages actuels, qui conduisent à la violence et à la répression, et à la négation des droits démocratiques", ont déclaré quatre de leurs représentants lors d''une conférence de presse organisée cette après-midi à san Sebastian/Donostia.

"La décision unilatérale et inconditionnelle d''ETA de cesser ses actions armées constitue un élément d''une valeur incontestable pour l''instauration de la paix et la consolidation d''un processus démocratique", ont estimé Txelui Moreno, Tasio Erkizia, Agurne Barroso et Mariné Pueyo.

Le Ministre basque de l''Intérieur, Rodolfo Ares, n''en a pas la même lecture, déclarant que cette annonce est "absolument insuffisante", en ce qu''elle "ne répond pas à ce qu''une immense majorité de la société demande".

Pour la classe politique espagnole, et à l''image des déclarations de Leire Pajin, n°3 du Parti socialiste (PSOE) au pouvoir, ce scepticisme est aussi de rigueur, "la déclaration que nous souhaitons, c''est une dissolution définitive", a-t-elle commenté.

"Nous demandons une fois de plus à l''ETA ce que souhaite le plus la société espagnole: qu''elle se dissolve et qu''elle abandonne les armes une fois pour toutes", a-t-elle ajouté, semblant anticiper la réaction du gouvernement.

Ce dernier n''avait toujours pas réagi officiellement dimanche en milieu d''après-midi, mais restait "prudent" et "sceptique" selon plusieurs médias en ligne espagnols.

Le président au Pays Basque du principal parti d''opposition espagnol, le Parti Populaire (droite), Antonio Basagoiti, a lui aussi jugé le communiqué "insuffisant", tout comme le responsable écolo-communiste Gaspar Llamazares.

"La déclaration que nous souhaitons, c''est une dissolution définitive", a déclaré Basagoiti, estimant que l''annonce de l''ETA "a tous les aspects d''un mouvement tactique" à l''approche des élections municipales basques de 2011.

De son côté, Angeles Pedraza, présidente de l''Association des victimes du terrorisme (AVT), a elle aussi considéré cette annonce comme "insuffisante".

"Il n''y a aucune crédibilité, car l''ETA a déjà décrété plusieurs trêves et a continué à tuer", a-t-elle affirmé, rajoutant que "la seule chose qui nous importe, en tant que victimes, est la défaite totale, la remise des armes et la dissolution de la bande armée".