Fermer

Retraites

Sarkozy ferme sur l'âge légal, "plus loin" sur la pénibilité

Rédaction

08/09/2010

Nicolas Sarkozy a annoncé sa décision d'aller "plus loin" sur la question de la pénibilité. Toutefois, "il n'est pas question de revenir" sur le recul de l'âge de départ en retraite de 60 à 62 ans.

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi sa décision d''aller "plus loin" sur la question de la pénibilité, dans le cadre de la réforme des retraites, mais "il n''est pas question de revenir" sur le recul de l''âge de départ à 62 ans, a-t-il déclaré au lendemain de la journée de mobilisation contre le projet de loi.

Le chef de l''Etat a rendu ses arbitrages mercredi matin au cours du conseil des ministres. Alors qu''entre un million (selon la police) et 2,7 millions de personnes (selon les syndicats) de personnes ont défilé mardi contre la réforme, le chef de l''Etat s''est dit "attentif aux préoccupations qui se sont ainsi exprimées", selon le discours transmis par l''Elysée.

Toutefois, "il n''est pas question de revenir" sur le recul de l''âge de départ en retraite de 60 à 62 ans, a-t-il ajouté.

La principale modification annoncée par Nicolas Sarkozy porte sur le "taux d''incapacité" permettant pour les salariés victimes d''un certain taux d''incapacité physique du fait de leur emploi de partir à 60 ans: celui-ci, initialement prévu à 20%, a été abaissé à 10%.

"Je souhaite que toute personne présentant un taux d''incapacité de 10% puisse faire valoir ses droits devant une commission pluridisciplinaire", a déclaré le président.

Parmi les autres concessions annoncées, le chef de l''Etat a demandé que le dispositif sur la pénibilité soit "étendu aux agriculteurs".

"Je souhaite que des branches professionnelles ou des entreprises s''engagent dans des négociations pour proposer à leurs salariés exposés à des facteurs de pénibilité un aménagement de la fin de leur carrière, qu''il s''agisse de temps partiel ou d''actions de tutorat. Ces branches ou ces entreprises pourront compter sur le soutien financier et l''ingénierie d''un fonds public expérimental. Un bilan de ces actions sera dressé en 2014", a-t-il poursuivi.

Enfin, un "comité scientifique" sera créé pour étudier les "effets de certains facteurs de pénibilité à impacts dits différés", selon le président.

Pour "prévenir" la pénibilité, Nicolas Sarkozy affirme que "le projet de loi engagera la réforme de la médecine du travail et demandera aux entreprises de négocier des accords ou de prévoir des plans d''action" en la matière.

En ce qui concerne les "polypensionnés" -personnes dépendant de plusieurs régimes de retraite-, il fait part de son souhait d''arrêter "de pénaliser ceux qui accomplissent leur carrière pour partie dans le public et pour partie dans le privé".

Le chef de l''Etat a confié à son ministre du Travail Eric Woerth le soin de "présenter dans les meilleurs délais" les amendements du gouvernement sur le texte. Le projet de loi de réforme des retraites est entré en examen mardi à l''Assemblée nationale, pour un vote prévu le 15 septembre.