Fermer

Communiqué

Le communiqué de l'ETA qualifié d'inutile par le gouvernement

Rédaction

19/09/2010

L'ETA appelle à la médiation internationale dans un nouveau communiqué. La seule chose que doit faire l'ETA est d'"abandonner son activité armée et se dissoudre", a indiqué le gouvernement espagnol.

Le nouveau communiqué de l''ETA, dans lequel la bande armée appelle à la médiation internationale et s''engage à respecter la Déclaration de Bruxelles, a été qualifié d''inutile par le gouvernement espagnol et d''insuffisant par le gouvernement basque.

La seule chose que doit faire l''ETA est d''"abandonner son activité armée et se dissoudre", a indiqué le gouvernement espagnol. "Ce n''est pas le moment des communiqués, aucun communiqué ne servira à rien."

Le ministre de l''Intérieur du gouvernement basque, Rodolfo Ares, a qualifié le communiqué d''"absolument insuffisant". Selon lui, le dernier communiqué n''apporte rien de nouveau.

Dans un communiqué remis aux journaux basques Gara et Berria, la bande armée se dit prête à aller "au-delà des pas partiels", à "naviguer dans des eaux plus profondes" et à rencontrer des médiateurs internationaux pour analyser "les étapes nécessaires au processus démocratique, y compris les engagements que doit adopter l''ETA".

L''ETA "s''engage" à respecter la Déclaration de Bruxelles, une déclaration qui demandait à l''ETA de déclarer "un cessez-le-feu permanent et vérifiable" et à l''Etat espagnol d''agir en conséquence. Présentée fin mars, cette déclaration a été signée par différentes personnalités, dont le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, l''ancien chef d''État Frederik De Klerk ou l''ex-présidente irlandaise Mary Robinson.

Le nouveau communiqué a été diffusé environ deux semaines après l''annonce de la part de l''ETA de ne plus mener des "actions armées offensives". Or, de nouveau, la majorité des forces politiques espagnoles et basques ont accueilli la nouvelle avec scepticisme, la qualifiant d''inutile et d''insuffisante.

Le communiqué de l''ETA montre que la bande "n''est toujours pas mûre pour la démocratie," a estimé José Antonio Pastor, porte-parole du Parti socialiste d''Euskadi, au pouvoir dans la Communauté autonome basque. La société basque s''attend, selon lui, à ce que l''ETA annonce "la fin de sa longue histoire d''horreur". José Antonio Pastor a critiqué que l''ETA fixe des délais aux autres et s''exonère de toute responsabilité.

Le porte-parole du Parti populaire, Leopoldo Barreda, a estimé que ces communiqués "ne doivent pas nous éloigner de l''objectif" de les vaincre. Selon lui, l''ETA veut à travers "la suspension de l''activité terroriste" atteindre "des objectifs politiques" en s''appuyant maintenant sur "le soutien de certains médiateurs internationaux".

Aralar (gauche indépendantiste) et les Verts et communistes d''Ezker Batua-Berdeak, par contre, ont qualifié de positif le nouveau communiqué. Aralar a estimé qu''il s''agit d''un "nouveau pas en avant", tout en ajoutant que l''ETA "doit annoncer la fin de la lutte armée, de façon unilatérale et vérifiable, ce que réclame la majorité de la société basque, ainsi que la majorité de la gauche abertzale (indépendantiste, ndlr)".

Ezker Batua-Berdeak, de son côté, a demandé au gouvernement basque "de faire un pas pour rendre effectif un processus de paix" et à l''ETA d''"assumer publiquement" la Déclaration de Bruxelles et d''annoncer "un cessez-le-feu permanent et vérifiable".

La nouvelle annonce s''est produite quelques jours après l''arrestion de neuf dirigeants de l''organisation radicale Ekin, pour leurs liens présumés avec l''ETA. Les neuf dirigeants ont été incarcérés, alors que des milliers de manifestants ont défilé samedi dans les rues de Bilbao, Vitoria et Saint-Sébastien derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "Assez d''arrestations, Liberté. Arrêt de la répression. Démocratie".

Ekin est considéré par la justice espagnole comme "le coeur d''ETA", chargé "d''appliquer la stratégie politique et militaire" de la mouvance indépendantiste radicale.