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Pays Basque sud

La légalisation de Sortu de nouveau demandée par la rue à Bilbao

Rédaction

eitb.com

03/04/2011

Après que 7 magistrats aient ouvertement critiqué une "illégalisation préventive" de la plateforme abertzale Sortu, une manifestation citoyenne de masse à Bilbao a demandé sa légalisation.

Pour la première fois de son histoire, le refus du Tribunal Suprême espagnol d''inscrire la plateforme indépendantiste basque Sortu au registre des partis politiques autorisés à se présenter aux prochaines élections municipales de mai 2012 dans la communauté autonome basque d''Euskadi a été prononcée sans unanimité de la part des 16 magistrats, sept d''entre eux ayant convoqué les caméras de télévision pour exprimer leur refus d''une "illégalisation préventive" sans bases juridiques, et dénoncer l''absence de lien établi avec l''ETA, argument ayant été choisi pour expliquer cette interdiction.

Une décision qualifiée de grave quand elle se baserait sur "des soupçons ou des convictions subjectives", ont-ils déclaré, et "sans certitudes objectives" que Sortu soit ainsi "au service d''ETA".

"Il n''existe pas de preuve raisonnable que le rejet de la violence de l''ETA par Sortu réponde à une volonté de fraude", ont-ils rajouté.

"Au vu des preuves existantes à ce jour, il n''est pas possible de cataloguer Sortu comme le prolongement de l''ancienne Batasuna (illégalisée par Madrid pour relation avec l''ETA, ndlr), sinon comme un mouveau parti politique créé par un secteur important de la gauche abertzale en règle avec les exigences et les paramètres constitutionnels", estiment-ils.

Par ailleurs, ils ont qualifié de "plausible" l''hypothèse selon laquelle Sortu se tienne à l''écart de l''ETA et à l''abri de toute soumission, "le résultat de la pression issue d''un vif débat interne".

"Dans tous les cas, rappelez-vous, l''État disposerait du pouvoir politique, juridique et de police pour réagir efficacement si le nouveau parti se trouvait effectivement de connivence avec le terrorisme, actuel ou futur", ont-ils conclu.

Une déclaration pour le moins inhabituelle fortement appuyée ce samedi à 17h par la convocation dans les rues de Bilbao d''une manifestation de milliers de personnes ayant demandé en silence à pouvoir contester cette illégalisation, à l''appel des signataires de l''Accord de Gernika qui, le 25 septembre 2010, ont aggloméré des forces syndicales et politques pour arriver à "trouver une solution à la situation d’oppression dans laquelle se trouve le peuple basque".

Sous la banderole "Euskal Herriarentzat normalizazioa. Legalizazioa orain (Normalisation pour le Pays Basque - Légalisation maintenant), une "marche de masse" a ainsi demandé à l''Etat espagnol de "ne pas détruire le processus de paix et de normalisation de la vie politique basque" comme l''ont exprimé les organisateurs, précisant que la société basque devait être "le moteur de ce processus".