Fermer

Elections dimanche

Le Pays Basque face aux promesses d'un autre Sénat

Rédaction

eitb.com

22/09/2011

Les élections sénatoriales du dimanche 25 septembre, qui ne concernent que les "grands électeurs", pourraient génér un basculement à gauche, quand l'avenir du Pays Basque y sera aussi posée.

Ce dimanche 25 septembre se dérouleront des élections à suffrage dit indirect pour renouveler par moitié le Sénat, susceptible de basculer à gauche pour la première fois depuis 1958.Basé sur un vote à deux tours de "grands électeurs" choisis parmi les députés, les conseillers régionaux, les conseillers généraux, les conseillers municipaux et leurs délégués, 3 sièges sont à pourvoir dans les Pyrénées Atlantiques, et un en particulier au Pays Basque nord, depuis l'annonce du retrait de la vie politique du sénateur-maire de Biarritz, Didier Borotra.Dans un contexte qui ne passionne guère les citoyens, écartés de ce suffrage, les partis politiques traditionnels et les formations politiques basques se sont retroussés les manches, battant ensuite la campagne pour faire connaitre leurs positions dans le paysage politique actuel fortement impacté par la réforme des collectivités territoriales.Si cette réforme souhaitée par Nicolas Sarkozy (et votée par l'Assemblée Nationale) a pesé sur le devenir des Conseils Généraux, renouvelés lors des Cantonales de mars 2011, elle a surtout affaibli la notion de territoires spécifiques, et notamment celui du "pays Pays Basque".Chère aux partis politiques traditionnels pour des revendications économiques ou touristiques, cette reconnaissance territoriale est bien plus que cela pour des formations nationalistes ou indépendantistes basques, qui partent seules, accompagnées, ou pas du tout, dans un jeu du "Je t'aime moi non plus" qui est plus difficile à regarder qu'une marguerite.Le candidat autonome basque  Gabi Mouesca, écarté par une vieillotterie juridique française, aura la possibilité d'aller faire un tour à la campagne et, comme à son habitude, le parti EAJ-PNB (parti nationaliste basque) présentera un candidat isolé, Jean Tellechea, dont la pugnacité est plus remarquable que les scores obtenus sur les scrutins hexagonaux précédents.En revanche, le ralliement de la gauche autonomiste Abertzaleen Batasuna (AB) à une liste Europe-Ecologie Les Verts au 1er tour fait grincer les dents de la formation indépendantiste Batasuna (qui ne s'y présente pas).En mots bien pesés sur des alliances de circonstances peu lisibles et orientées au gré des scrutins par AB (avec les Verts aux Régionales, avec EH-Bai aux cantonales, puis avec les Verts de nouveau aux Sénatoriales), Batasuna dénonce surtout "l'accord technique" signé pour le second tour avec le Parti Socialiste, quand les zones de divergence restent fortes avec ce parti hexagonal (LGV, revendication d'une entité territoriale spécifique au Pays Basque).Sauveur BACHO, maire d’Arbérats-Sillègue et candidat dimanche pour AB, estime nécessaire de son côté que cette "large union" permettrait de "défendre nous-mêmes nos revendications au Sénat", le 2ème tour permettant un panachage des listes dont seuls les candidats maitrisent sans doute la complexité."On s’est engagé à voter un président du Sénat de gauche. En contrepartie, le candidat socialiste qui se trouverait en 3e position céderait sa place à un candidat de notre coalition au second tour, en l’occurrence à moi. Cette formule permet à chacun de garder sa personnalité et ses positions", répond-il à ses détracteurs dans les colonnes du Journal du Pays Basque.Dimanche soir (et le suivant), l'attention sera tout de même focalisée sur ce basculement prédit du Sénat à gauche (du fait d'une France des régions et des départements majoritairement socialistes), et quelques lumières devraient être visibles dans les bureaux d'AB et de Batasuna pour examiner l'entre deux-tours avec méfiance.Ensuite, la 2ème chambre parlementaire de France aura la possibilité de faire ce qu'elle fait de mieux : reprendre son train de sénateur.