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Europe Ecologie les Verts

Le dossier Yara fait exploser celui, ''opaque'', du Port de Bayonne

Rédaction

eitb.com

15/10/2011

Les élus écologistes de la région Aquitaine demanderont que soit réellement évaluée la "Grenello-compatibilité" de la gestion du Port de Bayonne, jugée trop opaque, notamment sur le dossier Yara.

Les élus écologistes de la Région demanderont des comptes à la CCI de Bayonne sur la gestion du Port

C'est de façon très incisive que, en conférence de presse vendredi après-midi, une délégation d'élus Europe Ecologie Les Verts (EELV) a souhaité apporter un refus net et sans ambages du projet de chargement du nitrate d'ammonium de la multinationale Yara dans le Port de Bayonne.

Alors que, ce lundi, le sujet sera évoqué au sein de la Commission Permanente du Conseil régional d'Aquitaine (le sujet ne devrait être voté en plénière que le 24 octobre prochain), Monique de Marco, sa Vice Présidente EELV, a renouvelé une désapprobation déjà entonnée par les élus de la zone portuaire.

Ont été rappelés un bilan risques/avantages au seul avantage de l'industriel, l'absence d'une "véritable culture du risque industriel dans le Port de Bayonne" (comme mentionné dans le communiqué commun aux Maires de Bayonne, Anglet, Tarnos et Boucau), et, malgré la solidarité renouvelée aux 94 ouvriers du site béarnais de Pardies, le refus d'un "chantage aux emplois" qui opposerait la partie basque du département aux intérêts du bassin de Lacq Pardies.

Mais leurs oppositions se sont aussi fortement exprimées sur "la gestion opaque" du Port de Bayonne, propriété de la Région, par son délégataire actuel, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bayonne.

C'est ce sujet qui devrait être central lundi, quand quatre pages en tout et pour tout ont été fournies par la CCI à la demande de Bordeaux sous le titre "Rapport d'activités du Port de Bayonne", ont contesté Monique de Marco, David Grosclaude, Alice Leiciagueçahar, et pour le groupe EELV Estuaire de l'Adour, Marie-Ange Thebaud, conseillère municipale de Boucau.

"On ne peut pas présenter l'activité du Port de Bayonne en passant sous silence son aspect social, son impact sur la santé publique, ou l'observation du respect humain des travailleurs sur cette zone", a ainsi tonné Monique de Marco, "on ne peut pas aligner des chiffres d'activité économique à n'importe quel prix".

Revenant sur le cas de l'ancienne usine Fertiladour du Boucau (propriété du groupe Agriva), dont la reconversion est désormais officiellement qualifiée de "merdier" par les élus de la Région, David Grosclaude a estimé que "la bonne décision a été prise", et les gestionnaires du Port devraient prendre conscience que "quand il y a des risques, il faut savoir dire non".

"Ce qui pourrit le débat", a-t-il rajouté, "c'est un groupe industriel qui demande de régler son problème de rentabilité en mettant au pied du mur les élus des collectivités concernées par les risques de ce dossier, sans en retirer le moindre avantage".

Le dossier "compliqué" de Yara vient donc de prendre un nouveau visage, celui d'une activité industrialo-portuaire basque dont la transparence en termes d'environnement n'est pas la règle, "nous allons demander au Conseil Régional de revoir les obligations de la délégation de service public en termes de respect des engagements du Grenelle", a ainsi conclu Monique de Marco.

Le Préfet des Pyrénées Atlantiques, à la manoeuvre d'un "test à blanc" le 28 septembre dernier, a promis d'apporter au plus tard le 26 octobre sa position sur la faisabilité du transit puis du chargement du nitrate d'ammonium depuis le Port de Bayonne.

Les élus pourraient avoir tranché la question avant cela.