Élection présidentielle
Hollande élu président : "L'austérité enfin, n'est plus une fatalité"
Rédaction
07/05/2012
La gauche est de retour au pouvoir en France. Le socialiste François Hollande deviendra le 7ème président de la Vème République.
Your browser doesn’t support HTML5 video
Le candidat socialiste François Hollande à été élu président de la République française. La gauche est de retour au pouvoir en France, et s'est également imposée largement au Pays Basque.
Hollande a été élu avec 51,62% des voix, à l'issue du deuxième tour des élections présidentielles françaises. Il deviendra le 7ème président de la Vème république, le deuxième président socialiste après les deux septennats de François Mitterrand (1981-1995).
Le nouveau président devra transformer l'essai lors des législatives des 10 et 17 juin, qui pourraient permettre à la gauche de contrôler pour la première fois tous les niveaux de pouvoirs en France: communes, départements, régions, Parlement et exécutif.
"Le premier devoir du président de la République, c'est de rassembler", a promis dimanche soir François Hollande après son élection, en demandant à être jugé sur deux engagements majeurs: "la justice et la jeunesse".
"Les Français en ce 6 mai viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République", a-t-il dit devant ses partisans rassemblés dans son fief de Tulle en Corrèze. "Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tâche qui m'attend". "Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requiert cette fonction".
Parmi les tâches qui l'attendent, il a cité le "redressement de notre production pour sortir notre pays de la crise", "la réduction de nos déficits pour maîtriser la dette", la "préservation de notre modèle social", l'"égalité entre nos territoires", l'"exigence environnementale, la transition énergétique" et la "réorientation de l'Europe pour l'emploi pour la croissance pour l'avenir".
"Aujourd'hui, je mesure que l'Europe nous regarde et je suis sûr que c'est un soulagement, un espoir. L'idée que l'austérité enfin, n'est plus une fatalité. C'est ma mission donner une dimension de croissance à l'Europe et c'est ce que je dirais le plus tôt posible à nos partenaires européens et en premier à l'Allemagne", a-t-il précisé.
Le mandat de Sarkozy prendra fin le 15 mai
Dans une tout autre ambiance, Nicolas Sarkozy (48,38%) a réagi devant ses partisans réunis à la Maison de la Mutualité à Paris en souhaitant "bonne chance au milieu des épreuves" à son adversaire, qu'il avait joint auparavant au téléphone. "Ca sera difficile mais je souhaite de tout coeur que la France, qui est notre pays, qui nous rassemble, réussisse à traverser les épreuves"."Je n'ai pas réussi à convaincre une majorité de Français", a-t-il admis devant une assemblée scandant impertubablement "Nicolas! Nicolas!". "Je porte toute la responsabilité de cette défaite", a ajouté le président sortant qui, avant cette élection, avait perdu tous les scrutins intermédiaires depuis 2007: municipales, européennes, régionales et sénatoriales.
"Il me faut en tirer toutes les conséquences", a-t-il poursuivi, laissant entendre implicitement qu'il ne mènerait pas la bataille des législatives pour l'UMP. "Une autre époque s'ouvre (...) Ma place ne pourra plus être la même après 35 ans de mandats politiques. Après dix ans (...) au plus niveau, après cinq à la tête de l'Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent".
Le mandat de Nicolas Sarkozy prendra fin le 15 mai. La passation de pouvoirs devrait se dérouler dans la foulée, puis la nomination d'un gouvernement. La première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry et le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, sont pour l'heure favoris.
François Hollande avait déclaré qu'élu, l'un de ses premiers actes serait de transmettre à ses partenaires européens un mémorandum en vue de la renégociation du pacte budgétaire européen afin de l'assortir de mesures sur la croissance.