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Législatives

Pays Basque : l'UMP ne voit pas de "vice" chez Lassalle

Rédaction

12/06/2012

Estimant que le vice-Président du Modem "ne votera pas la loi donnant le droit de vote aux étrangers", l'UMP le soutiendra. Sur la 5ème, est lancé un appel au rassemblement jusqu'aux électeurs du FN.

Max Brisson en conférence de presse ce mardi matin à Bayonne. Photo: Ramuntxo Garbisu

L'entre-deux tours sur les 3 circonscriptions serrées du Pays Basque a amené le secrétaire départemental de l'UMP, Max Brisson, à livrer quelques "analyses complémentaires" sur les résultats de dimanche dernier, ainsi qu'à officialiser ses soutiens.

Ce mardi en conférence de presse à Bayonne, il a rappelé un contexte national où "la poussée de la gauche est une réalité, que l'on ne va pas nier", tout en soulignant "l'absence d'enthousiasme des électeurs pour François Hollande", "une UMP 1ère en termes de voix", "et un recul de la droite républicaine à ne pas isoler de la poussée du Front National, qui a quadruplé ses voix en Pays Basque de 2007 à 2012".

Mais c'est bien le Centre, ou plutôt ce qu'il en reste, qui a articulé ses déclarations.

En appelant à soutenir à titre personnel François Hollande contre Nicolas Sarkozy au 2ème tour des Présidentielles, "François Bayrou a commis un acte irréparable, et anéanti la famille centriste, qui plus est dans une terre de tradition démocrate-chrétienne".

Cet effondrement du centre au Pays Basque serait la conséquence "cash" qui légitime un affrontement contre le Président du Modem sur la 2ème circonscription à Pau, mais pas contre le vice-Président du Modem, Jean Lassalle, sur la 4ème circonscription "basco-béarnaise".

Sur la 4ème, Lassalle ne sera pas concerné par le "Tout sauf Bayrou"

Soulignant "la bonne dynamique d'un candidat UMP nouveau comme Marc Oxibar" (17,6%, mais éliminé), l'UMP apporte en termes pesés "son soutien" au député sortant Jean Lassalle.

"On aurait préféré qu'il soit plus clair dans son appui à Nicolas Sarkozy, mais il n'a pas commis l'acte qui a tué le centre", a fustigé Marc Brisson.

Le retour sur le parcours de Jean Lassalle à l'Assemblée Nationale n'a pas pourtant pas de quoi émouvoir l'UMP, avec un député qui n'a voté aucun projet de lois de finances depuis 2007, a voté contre Hadopi, contre le pacte de stabilité européen, et contre la Déclaration de politique générale du Gouvernement de M François Fillon en 2010.

Face à ce constat, Max Brisson se sera justifié d'explications plus claires.

"Nous appelons à barrer la route au socialiste François Maitia, et nous sommes sûrs que Jean Lassalle, lui, ne votera pas la loi donnant le droit de vote aux étrangers", a-t-il conclu sur ce point.

Sur la 5ème, "Jean Grenet est le meilleur candidat de l'UMP"

Pour Max Brisson, le ballottage inédit du député-Maire de Bayonne Jean Grenet s'explique par "un recul du cadre national", mais également par "une grande offre à droite".

"Jean Grenet est un candidat du rassemblement, et nous le soutiendrons sans états d'âme", a-t-il commenté, sans vouloir revenir sur la distance que le candidat lui-même réserve à une formation comme l'UMP, quand il décline sur ses tracts de campagne son orientation d'un "homme libre", c'est à dire non inféodé aux orientations de l'ancien gouvernement Fillon.

Là où les chances de ré-élection de Jean Grenet semblent bien minces, Max Brisson ne partage pas "la notion d'usure de certains candidats" comme "commentée par la presse", "ce n'est pas une explication suffisante".

La recette de la victoire finale est connue, et assumée : le secrétaire départemental de l'UMP a appelé à "un rassemblement des électeurs du centre droit, d'Adour par Coeur et du Front National" derrière de député sortant.

Sur la 6ème, MAM "ni plus ni moins que dans la situation victorieuse de 1997"

Se présentant comme "surpris par certains commentaires", Max Brisson estime que l'ancienne Ministre, qui brigue un 8ème mandat de députée, a toutes ses chances, renvoyant à une situation analogue à 1997, qui l'avait vu remporter le scrutin au 2ème tour.

Revenant sur le soutien depuis Biarritz de la coalition basque EH-Bai à la candidate socialiste Sylviane Alaux, Max Brisson a estimé que ce choix n'aurait selon lui que peu d'incidence.

"A Biarritz, il n'y a pas de poids abertzale, car il n'existe pas", a-t-il commenté, "nous cherchons encore cet électorat et nous ne sommes pas près de le trouver".

Pour celui qui ne cache pas ses ambitions de prendre le relais à Biarritz de l'actuelle coalition centre-abertzale en place depuis 1991, la sensibilité basque ne serait pas l'exclusivité de cette seule coalition EH-Bai.