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Législatives

La coalition abertzale EH Bai renvoie un "ni-ni" au PS et à l'UMP

Rédaction

13/06/2012

Le "gouffre idéologique" avec la droite mais également une "défiance" avec les engagements du PS formulés localement mais sans validation nationale ne permet pas à EH Bai d'engager son soutien.

La coalition abertzale EH Bai ne donne aucune consigne de vote au second tour des législatives

La satisfaction devant les résultats obtenus par la coalition abertzale de gauche EH Bai se lisait ce mercredi en conférence de presse à Bayonne sur les visages des trois candidats (et leurs suppléants) des 4ème, 5ème et 6ème circonscriptions des Pyrénées Atlantiques.

Confrontés comme toutes les autres listes des législatives à une bipolarisation de forme ("PS ou UMP") mais également de fond ("donner ou pas une majorité à François Hollande"), ils ont estimé que ce contexte défavorable n'avait pas empêché la visibilité de leurs revendications spécifiques au Pays Basque.

Reconnaissance institutionnelle spécifique, appréhension concrète du conflit basque, refus des gestions économiques actuellement imposées : "Nous sommes la clé du changement en Euskal Herria", ont-ils commenté, "et notre place de 3ème force politique en Pays Basque conforte l'alternative véritable que nous souhaitons construire, et qui ne s’arrêtera pas après cette élection".

Attendue sur leurs consignes de vote pour le second tour de scrutin dimanche 17 juin, la coalition abertzale a détaillé les raisons d'un "ni-ni" réservé à l'UMP (et à ses alliés de droite) mais également au Parti Socialiste.

Dans le premier cas, le "gouffre idéologique" qui sépare les abertzale d'une "ministre régalienne comme MAM, qui s'est distinguée par des positions particulièrement répressives" ou d'un "notable comme Jean Grenet, qui n'a jamais fait avancer les préoccupations du Pays Basque" empêche tout soutien aux candidats de droite.

Mesurant une différence entre le PS et l'UMP "tout au moins en théorie", EH Bai ne compte pas non plus donner un quitus aux candidats socialistes, "l'engagement partiel formulé à titre individuel, mais ne portant pas le sceau de la direction nationale, ne peut être considéré comme acceptable".

Déplorant l'absence de "changements plus radicaux pour sortir de la crise", l'attitude du nouveau Ministre de l'Intérieur Manuel Valls sur la question du conflit basque et le soutien actif au projet de nouvelles voies LGV, les abertzale ont donc estimé qu'il n'était pas possible d'engager un soutien pour le second tour, quand le 1er tour les a vu crédités de 5,2% à 9,8% selon les circonscriptions.

Pour que leurs électeurs puissent tout de même se faire une idée du positionnement réel des candidats du PS ("et du MoDem Jean Lassalle qui nous l'a demandé"), sera donc envoyé un questionnaire aux candidats qualifiés sur les 3 circonscriptions.

De la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque au sort des prisonniers basques frappés par des mesures d'exceptions carcérales, de l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le cas de Jon Anza au projet de société face à la crise, les candidats qui le souhaitent auront donc jusqu'au jeudi 14 juin pour y répondre, et voir leurs réponses affichées sur le site de campagne d'EH Bai.

Y figurera en bonne place la question de la LGV, et celle de la tenue d'un référendum d'initiative locale en Pays Basque nord avec acceptation de son résultat : "sur la 6ème circonscription, la candidate socialiste propose pour l'instant une consultation populaire, ce qui n'a pas du tout la même portée juridique qu'un référendum", a souligné Peio Etcheverry Ainchart, crédité de près de 10% au 1er tour.

L'inquiétude devant la montée du Front National en Pays Basque nord, et les dérives que cela entraîne dans le camp de l'UMP "dans le droit fil du quinquennat de Nicolas Sarkozy", auront également nourri cette conférence de presse.