Fermer

Dimanche 17 juin

Législatives au Pays Basque : rien n'est joué pour le second tour

Rédaction

15/06/2012

Si le PS est en passe d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée, les trois duels qui auront lieu dans les circonscriptions du Pays Basque nord s'annoncent serrés.

Élections législatives au Pays Basque

Les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 17 juin pour le second tour des élections législatives. Si le PS est en passe d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée, les trois duels qui auront lieu dans les circonscriptions du Pays Basque nord s'annoncent serrés, surtour sur la 6e et 4e circonscriptions des Pyrénées Atlantiques.

Six candidats sont en lice pour trois duels au second tour des législatives au Pays Basque: François Maitia (PS) et Jean Lassalle (MoDem) sur la 4e circonscription, Colette Capdevielle (PS) et Jean Grenet (Parti radical valoisien) sur la 5e circonscription, et Michèle Alliot-Marie (UMP) et Sylviane Alaux (PS) sur la 6e circonscription.

À l'issue du premier tour,la gauche est arrivée en tête sur l'ensemble des circonscriptions, alors que la coalition EH Bai, formée par les abertzale de gauche, est devenue la troisième force, pour la première fois de son histoire.

Les trois députés sortants, Jean Grenet, Jean Lassalle et Michèle Alliot-Marie pourraient perdre leurs sièges à l'Assemblée Nationale. Pourtant, rien n'est gagné pour les uns, ni perdu pour les autres. Tout reste à jouer.

Consignes de vote

Si l'UMP a apporté son soutien au centriste Jean Lassalle et lancé un appel au rassemblement jusqu'aux électeurs du FN sur la 5ième, le patron de Forces 64 (MoDem), Jean-Jacques Lasserre, a apporté son soutien aux députés UMP sortants de la 5ème et la 6ème, Jean Grenet et Michèle Alliot-Marie.

La coalition abertzale EH Bai n'a donné aucune consigne de vote et laisse libre ses électeurs pour le second tour. Néanmoins, la coalition a envoyé un questionnaire aux partis des candidats PS et MoDem. Si les candidats socialistes ont répondu de manière individuelle, le MoDem a répondu seulement à une partie du questionnaire (retrouvez les réponses sur le site de campagne d'EH Bai).

Europe Écologie Les Verts (EELV) a appelé à faire barrage à la droite. Le collectif altermondialiste Bizi, de son côté, a appelé à n'apporter aucune voix aux députés sortants.

Le PS en passe d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée

La gauche, forte de son score du 10 juin, qui l'a vu totaliser 46,77% des voix contre 34,07% à la droite et 13,6% au FN, paraît en mesure de disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour. En dépit du "couac" de La Rochelle, le PS peut même espérer l'obtenir seul face à une UMP engluée dans sa stratégie électorale du "ni Front national ni front républicain".

Selon une projection Ipsos-Logica Business Consulting publiée vendredi, le Parti socialiste et ses alliés du Parti radical de gauche (PRG) et du Mouvement républicain et citoyen (MRC) peuvent tabler sur un nombre de sièges compris entre 284 et 313, la majorité absolue étant atteinte à partir de 289 députés.

Un tel contingent permettrait aux socialistes de ne pas avoir à compter sur l'appui d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de gauche pour faire adopter certains textes de loi.

Elu le 6 mai à l'Elysée, François Hollande disposerait ainsi à la chambre basse du Parlement de la majorité "large, solide, cohérente" qu'il appelait de ses voeux pour pouvoir appliquer son programme. Il pourrait en outre compter sur une concentration sans précédent des pouvoirs à gauche: de l'exécutif aux grandes villes en passant par l'Assemblée, le Sénat, 21 régions sur 22 et six départements sur dix. Une perspective sur laquelle la droite a bâti une partie de sa campagne, sans parvenir, semble-t-il, à enrayer la dynamique de la présidentielle.

A la faveur de l'accord conclu avec le PS, EELV obtiendrait entre 14 et 20 sièges et pourrait parvenir à constituer un groupe à l'Assemblée, le seuil minimal s'élevant actuellement à 15 députés. En revanche, le Front de gauche ne table plus que sur 12 à 13 sièges, ce qui le priverait de groupe.

L'UMP et ses alliés (Nouveau centre, Parti radical) remporteraient de 210 à 250 sièges, selon Ipsos. Loin des 343 sièges raflés en 2007 après l'élection de Nicolas Sarkozy.

Omniprésent dans cet entre-deux tours, le Front national espère envoyer dimanche des députés "Bleu Marine" à l'Assemblée, Ipsos le créditant de zéro à deux sièges. Exception faite du court passage de Jean-Marie Le Chevallier en 1997-1998, il faut remonter à 1986 pour voir des députés FN siéger au Palais-Bourbon.

Parmi les personnalités jouant gros, François Bayrou attire tous les regards. En grande difficulté dans les Pyrénées-Atlantiques, où il est en ballottage défavorable face au PS et à l'UMP, le centriste paie son appel à voter Hollande au second tour de la présidentielle. Sa défaite serait le chant du cygne pour le MoDem, crédité d'un à trois sièges.

Au total, 541 des 577 sièges de l'Assemblée restent à pourvoir. Le second tour de dimanche, dont l'une des clés sera la participation (seulement 57,23% au premier tour), donnera lieu à 495 duels et 34 triangulaires. On compte également 12 candidatures uniques.