Législatives
Michèle Alliot-Marie et Jean Grenet battus, Jean Lassalle réélu
Rédaction
18/06/2012
Les députés sortants Jean Grenet et Michèle Alliot-Marie ont été battus par les candidats PS, Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, alors que Jean Lassalle a sauvé son siège face à François Maitia.
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Les députés sortants Jean Grenet et Michèle Alliot-Marie (UMP) ont été battus par les candidats PS à l'issue du second tour des législatives au Pays Basque, alors que le troisième député sortant, le centriste Jean Lassalle a sauvé son siège.
Les deux candidats UMP ont été happé par une vague rose qui déferle déjà depuis plusieurs élections sur la côte basque et sur les Pyrénées Atlantiques, où cinq députés sur six sont désormais socialistes.
Sur la 6e circonscription des Pyrénées Atlantiques, la députée sortante Michèle Alliot-Marie (UMP) a été éliminée par la candidate PS Sylvian Alaux. MAM, arrivée en première position au premier tour, a obtenu 48,38% des suffrages (25.908 voix), alors que Sylviane Alaux a décroché 51,62% (27.648 voix).
"Je suis très contente et très fière du résultat (...). C'est la victoire de tout un territoire qui a envie de changement", a déclaré Sylviane Alaux après sa victoire. Ancienne conseillère municipale de Ciboure, elle affrontait pour la troisième fois consécutive Mme Alliot-Marie aux législatives.
La défaite historique de Michèle Alliot-Marie, députée depuis 1986, est sans doute aussi liée à la forte hostilité qu'elle a suscité chez les électeurs abertzale. Lors du premier tour, la coalition EH Bai était arrivée en troisième position.
Sur la 5e circonscription des Pyrénées Atlantiques, le député sortant Jean Grenet (Parti radical valoisien) a été battu par la candidate PS Colette Capdevielle. La candidate socialiste a obtenu 56,47% (27.067 voix), Jean Grenet 43,53% (20.864 voix). Il s'agit de la première défaite du maire de Bayonne, âgé de 72 ans.
"Cette défaite n'est pas une surprise," a dit Jean Grenet. "Après le résultat de la présidentielle, je savais que ce serait une mission impossible", a-t-il ajouté.
Sur la 4e circonscription des Pyrénées Atlantiques, la basco-béarnaise, le député sortant Jean Lassalle (MoDem), soutenu par l'UMP, s'est imposé avec 50,98% (25.655 voix) au candidat PS François Maitia, avec 49,02% (24.664). Le Béarnais Lassalle a été majoritairement élu grâce au Pays Basque.
Le taux de participation au second tour des élections législatives dans les Pyrénées Atlantiques était de 48,80% à 17h00. Le taux de participation à la même heure au premier tour était de 46,36%, mais de 53,75% en 2007.
Résultats officiels du second tour aux Pyrénées Atlantiques.
Assemblée nationale
Le Parti socialiste a réussi son pari en obtenant dimanche soir la majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour d'élections législatives marquées par une abstention record et un possible retour de députés FN au Palais-Bourbon.
Comme lors du premier tour, les citoyens ont massivement boudé les urnes, le taux de participation atteignant environ 56% des inscrits -un record pour des législatives sous la Ve République- selon les dernières estimations, soit une baisse de 1,2 point par rapport au scrutin du 10 juin. Bien loin des 59,98% du second tour de 2007 et surtout des 70,97% de l'édition 1997.
Grands gagnants de ces élections, le PS et ses alliés du Parti des radicaux de gauche (PRG) et du Mouvement républicain et citoyen (MRC) compteraient désormais entre 341 et 350 députés, soit plus que la majorité absolue de 289 sièges. Ils pourront ainsi se passer de l'appui d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de gauche pour faire adopter certains textes de loi.
A droite, l'UMP a beau avoir lancé un ultime appel aux électeurs pour qu'ils ne donnent pas "un chèque en blanc" aux socialistes, elle ne conserve que 213 à 221 sièges, contre 305 dans l'Assemblée sortante.
Le parti de l'ex-président Nicolas Sarkozy paie là le prix de sa stratégie du "ni Front national ni front républicain" visant à ne pas s'aliéner les électeurs du FN sans pour autant passer d'accord avec le parti d'extrême droite.
L'autre fait majeur de ce second tour est la possible élection de la candidate frontiste Marion-Maréchal Le Pen, 22 ans, dans le Vaucluse. Si les instituts de sondage pronostiquent un à deux députés pour le FN, Marine Le Pen a, elle, vraisemblablement échoué de peu face au socialiste Philippe Kemel dans le Pas-de-Calais.
Parmi les personnalités qui jouaient gros ce dimanche, Ségolène Royal a reconnu sa défaite face au dissident Olivier Falorni à La Rochelle avant même 20h, tandis que le centriste François Bayrou a été défait dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, le MoDem n'obtenant que deux élus.
Au total, 541 des 577 sièges de l'Assemblée restaient à pourvoir à l'occasion de 495 duels et 34 triangulaires. On comptait également 12 candidatures uniques.