Gravement malade
Le juge décide de libérer Iosu Uribetxebarria
Rédaction
31/08/2012
Le juge José Luis Castro de l'Audience nationale a accordé la liberté conditionnelle à Iosu Uribetxebarria. L'accusation dispose de cinq jours pour faire appel.
Le juge José Luis Castro de l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a accordé la liberté conditionnelle à Iosu Uribetxebarria, souffrant d'un cancer en phase terminale.
Annoncée jeudi soir 30 août, la décision n'entraîne pas une libération immédiate du prisonnier. L'accusation dispose de cinq jours pour faire appel de cette décision. Le procureur s'est prononcé contre la libération en début de semaine, en considérant que le détenu peut être soigné en prison.
La défense a déposé ce vendredi un recours réclamant la libération immédiate de Iosu Uribetxebarria.
S'opposant à l'avis du procureur, le juge a décidé de remettre en liberté le détenu pour des "raisons humanitaires" et en respectant le "droit à la dignité des personnes". Le juge a toutefois imposé plusieurs conditions à sa libération: ne pas s'approcher de ses victimes, ne pas participer à des manifestations exaltant ou légitimant la violence, ne pas quitter sansautorisation la localité de résidence, ne pas faire des déclarations manifestant un mépris pour les victimes du terrorisme.
Malgré l'existence d'expertises médicales contradictoires, le juge estime qu'elles coïncident sur plusieurs lignes: le détenu souffre d'une maladie "grave et incurable", le pronostic de la tumeur est très sévère et l'espérance de vie du détenu est inférieure à 12 mois.
Le traitement du cancer que souffre Iosu Uribetxebarria ne peut pas être réalisé en prison, selon le juge.
La décision du juge a été saluée par le collectif de soutien aux prisonniers Herrira. L'association Victimas del Terrorismo (Victimes du terrorisme), par contre, a exprimé son rejet de la décision du juge et a annoncé des mobilisations de protestation.
Condamné en 1998 à 32 ans de prison pour l'enlèvement d'un fonctionnaire pénitentiaire, José Antonio Ortega Lara, Iosu Uribetxebarria souffre d'un cancer du rein. Le 8 août dernier, il a entamé une grève de la faim pour réclamer que lui soit appliquée la liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état, et pouvoir passer ses derniers jours entouré de l'affection des siens.
Sa situation a suscité une vague de protestations dans la société basque. Le collectif Herrira a organisé de nombreux rassemblements et manifestations, dont plusieurs ont été interdites par la justice espagnole, alors que de nombreux détenus se sont mobilisés dans les prisons françaises et espagnoles.
Fortement affaibli, Iosu Uribetxebarria a arrêté sa grève de la faim le 22 août dernier pour continuer à lutter pour sa vie et sa libération, quelques jours après la décision du ministère de l'Intérieur de lui accorder un régime de semi-liberté ouvrant la voie à une liberté conditionnelle.