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Extradition

Aurore Martin : Taubira dément toute intervention de l'exécutif

Rédaction

08/11/2012

François Hollande n'est pas intervenu dans la remise aux autorités espagnoles d'Aurore Martin, selon la ministre de la Justice. Mediapart et le député Jean Lassalle disent le contraire.

Manuel Valls et Christian Taubira. Photo: EFE

Le gouvernement français n'est pas intervenu dans la remise aux autorités espagnoles de la militante basque Aurore Martin, a indiqué Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la Justice, dans un communiqué diffusé ce jeudi. Mediapart et le député Jean Lassalle disent le contraire.

"La ministre de la Justice rappelle que la remise de madame Aurore Martin à la Justice espagnole s’est effectuée le 1er novembre 2012 sur la base d’un mandat d’arrêt européen. Cette procédure, de juge à juge, s’impose au Parquet Général de Pau et ne constitue pas une extradition," a indiqué la ministre. "Elle exclut toute intervention du pouvoir exécutif, c’est-à-dire du Président et du Gouvernement," a-t-elle souligné.

Ce jeudi matin, Mediapart affirmait que le président français François Hollande avait validé l'extradition vers l'Espagne de la militante basque Aurore Martin. En plus, l'Elysée aurait confirmé "officieusement" que l'arrestation de la jeune femme par les gendarmes n'avait "pas de caractère fortuit", selon Mediapart.

""Des consultations au plus haut niveau" impliquant les ministres concernés et le président ont été conduites avant d'ordonner le transfèrement de la jeune femme, a-t-on confirmé officieusement à l'Élysée", indiquait Mediapart.

Plus tard dans la journée, le député MoDem Jean Lassalle a confirmé l'information de Mediapart, en assurant "avoir tout mis en oeuvre la semaine dernière pour qu'Aurore Martin ne soit pas remise à l'Espagne" et que "le ministère de la Justice et l'Elysée étaient au courant", selon France Bleu Pays Basque.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a contesté à plusieurs reprises le caractère "fortuit" de l'opération et l'implication du gouvernement. "Le gouvernement n'a pas à intervenir et n'est pas intervenu, et je ne suis pas intervenu," a-t-il dit à l'Assemblée nationale.

En juillet 2011, François Hollande avait, lui, parlé de "faire respecter" "un principe de clémence" dans le cas d'Aurore Martin (écoutez ses déclarations, enregistrées par France Bleu Pays Basque).

Après la remise à l'Espagne d'Aurore Martin en vertu d'un mandat d'arrêt européen, ses proches, amis et plusieurs élus ont douté du caractère "fortuit" de l'arrestation, alors que des élus basques de tous bords, dont des sénateurs et députés du PS, ont remis au président de la République, François Hollande, une lettre ouverte demandant la "libération immédiate" de la militante basque.

La polémique autour de l'extradition est montée d'un cran mardi après la diffusion de l'acte d'accusation du juge espagnol. L'acte d'accusation comprend notamment des faits commis dans le Pays Basque nord, en France, alors que la cour d'appel de Pau avait autorisé l'application du mandat d'arrêt européen espagnol émis à l'encontre d'Aurore Martin en rejetant notamment ces faits commis en France.

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