Rétrospective
L'année 2012 au Pays Basque
Frederik Verbeke
20/12/2012
L'année 2012 a été marquée au Pays Basque nord par un consensus grandissant autour de la création d'une collectivité territoriale et du processus de paix.
L'année 2012 au Pays Basque a été une année riche scandée par des victoires et des avancées porteuses d'espoir mais aussi, des échecs et des déceptions. Une année marquée par un consensus grandissant, dans le monde politique et dans de grandes parties de la société, autour de la création d'une collectivité territoriale et du processus de paix.
Opposés pendant les élections, des élus de tous bords du Pays Basque nord ont effacé leurs différences politiques et uni leurs forces pour défendre la création d'une collectivité territoriale ou faire avancer le processus de paix.
L'année 2012 s'achève sur une avancée majeure pour le combat en faveur de la Collectivité territoriale. Bien que Paris peine à changer sa politique, jamais la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque nord n'a été porté à un tel niveau et par un tel consensus. Le Conseil des élus s'est prononcé à la quasi-unanimité en faveur d'une CTSP à compétences élargies.
Et l'année 2012 s'achève aussi sur une avancée dans le processus de paix, au moins du côté du Pays Basque nord. À Bayonne, une manifestation en faveur des droits de prisonniers et un Forum pour la paix ont réussi à mobiliser une large majorité de la population, des élus de tous bords se sont insurgés contre l'exécution du mandat d'arrêt d'Aurore Martin, ont réaffirmé leur adhésion à la Déclaration d'Aiete et se sont engagés davantage. Paris et Madrid, par contre, refusent toujours de dialoguer avec l'ETA et de changer leurs politiques pénitentiaires.
Sur le plan économique, 2012 a été l'année qui a posé les bases pour la naissance d'une monnaie locale, écologique et solidaire, l'eusko, mais aussi l'année où les politiques d'austérité ont aggravé la crise, sur fond de grèves générales et de plans sociaux, alors que la Coopérative de Mondragon est promue dans le monde entier comme une alternative.
Si la centrale nucléaire de Garoña a annoncé sa fermeture, des forages exploratoires de gaz de schiste sont toujours envisagés au Pays Basque sud. Sur le port de Bayonne, le transport de nitrate d'ammonium de Yara semble être devenu inévitable, alors que les terres contaminées de Marinadour et le projet d'une usine de méthanisation ont suscité de nouvelles inquiétudes. Sur la côte, ce sont la pollution de l'eau, la porte à clapets sur l'Uhabia ou le projet d'un parking qui ont mobilisé les "gardiens de la côte", dans une année qui a vu débuter le procès du Prestige.
Quant au projet de la nouvelle LGV, les opposants restent toujours aussi mobilisés, même si les déclarations et les études remettant en cause la pertinence du projet se sont multipliées.
La revendication de l'officialisation de la langue basque est revenue sur le devant de la scène. Le gouvernement de Hollande ayant promis de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, la question des langues a fait son retour dans la Commission des lois.
Mais comme d'habitude, c'est surtout la culture qui nous a laissé les plus beaux souvenirs. De la traduction de Kirmen Uribe chez Gallimard à la tournée de Madonna avec Kalakan, en passant par les festivals de cinéma de San Sebastian (60e édition) et de Biarritz, les festivals de jazz, le BBK Live ou EHZ, sans oublier les nouveaux-nés comme Zinegin ou Black & Basque. Tant de moments de joie et de bonheur qui donnent envie d'entamer le nouvel an.
Zorionak eta Urte berri on!