Transports
LGV : Le CADE dénonce les "contre-vérités" des grands élus aquitains
Rédaction
19/06/2013
Le CADE a adressé un courrier à Jean-Marc Ayrault pour dénoncer point par point l'argumentation "fallacieuse" utilisée par les grands élus aquitains pour défendre la nouvelle LGV au Pays Basque.
Suite à la demande d'audience au Premier Ministre adressée par Alain Rousset, Alain Juppé et divers présidents de collectivités territoriales, le Collectif des associations de défense de l'environnement (CADE) vient d'adresser un courrier à Jean-Marc Ayrault pour dénoncer point par point l'argumentation "fallacieuse" utilisée par ces élus pour influencer ce dossier.
S'opposant à la construction d'une nouvelle LGV au Pays Basque nord, le CADE défend la modernisation de la ligne existante. "Deux études indépendantes ont montré que la ligne actuelle est exploitée à 30% de sa capacité. Elle est susceptible d'accueillir toutes les prévisions de trafic à long terme, sans connaître de problème de saturation," rappelle le CADE dans son courrier.
Les grands élus d'Aquitaine, dont Alain Rousset, président PS de la Région, Jean Grenet, maire de Bayonne et président de l'agglomération Côte basque Adour, et Georges Labazée, président du conseil général des Pyrénées Atlantiques, ont demandé début juin, dans une lettre ouverte, une audience au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour défendre le Grand projet ferroviaire du Sud Ouest (GPSO). Ils craignent un retard dans l'exécution du projet.
>> Lire : LGV : Les grands élus d'Aquitaine demandent audience à Ayrault
Le CADE dénonce "vigoureusement l'interventionnisme" des grands élus aquitains "qui tentent d'influencer les décisions en avançant une argumentation constituée de contre-vérités. En agissant de la sorte les Présidents de région Alain Rousset et Martin Malvy vont à l'encontre de l'intérêt général," estime le CADE.
Le collectif reprend ensuite point par point les arguments avancés dans la lettre que ces élus ont adressée au Premier ministre. "Soucieux de défendre une alternative crédible, moins onéreuse, respectueuse de l'environnement et répondant aux besoins de mobilité de nos concitoyens, nous nous devions de rétablir la vérité pour défendre l'intérêt général," estiment-ils.
Selon L'Usine Nouvelle, la ligne Bordeaux-Hendaye serait reppoussée aux calendes grecques et ne serait pas qualifié de "prioritaire" par la commission Mobilité 21. La commission, présidée par Philippe Duron, devrait remettre son rapport au Premier ministre en début de la semaine prochaine.
Selon L'Usine Nouvelle, la commission Mobilité 21 va proposer de considérer deux périodes: 2010-30 et après 2030. "Les lignes Bordeaux-Hendaye, Montpellier-Perpignan et Lyon-Turin sont repoussées aux calendes grecques. Selon un proche du dossier, "ces lignes transfrontalières ne verront le jour que si l'Europe se décide à sortir du dogme allemand et à lancer un véritable plan de relance," indique le magazine.
"La seule ligne LGV qui devrait être construite dans les dix ou quinze prochaines années serait la LGV Bordeaux-Toulouse," peut-on apprendre de même source.
Le CADE et les associations opposées à la LGV organisent ce dimanche 23 juin un pique nique festif à Saint-Pée-sur-Nivelle sur le lieu où ils ont scellé l'an dernier une stèle contre les LGV.
"Ce sera l'occasion d'ancrer cette visite annuelle symbole de notre résistance, donner la parole aux jeunes à qui il appartiendra si nous l'emportons de veiller à ce que ce projet ne renaisse pas, et donner le coup d'envoi de notre future mobilisation contre l'éventuelle enquête publique que les proLGV veulent imposer," a indiqué le CADE.