LGV : la "Charte d'Hendaye" sera présentée au Parlement européen

Le front européen opposé au projet de Lignes à Grande Vitesse, à l''origine le 23 janvier 2010 de la motion solidaire dite de la Charte d''Hendaye, aura la possibilité de s''exprimer le mardi 21 avril prochain au Parlement européen de Strasbourg, afin de "gratter la peinture verte" d''un projet ferroviaire dont l''aspect "ruineux et destructeur" ne se trouverait pas contredit aujourd''hui encore, malgré une communication gouvernementale "Grenelle-compatible".

Sous la double invitation de l''euro-députée d''Europe-Ecologie Catherine Grèze et de Sonia Alfano, euro-députée italienne appartenant à l''Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l''Europe (ALDE), seront donc présents des représentants du CADE pour le Pays Basque nord, de la Fédération Alto (Bretagne Pays de la Loire), du collectif AHT Gelditu! Elkarlana (Pays Basque Sud), du Mouvement No TAV (Val de Suse - Val Sangone - Turin).

"Une douzaine d''euro-députés ont déjà confirmé leur présence", précise Victor Pachon du CADE, "nous attendons de ce moment de démocratie que débute une autre dimension de combat, même si la mobilisation locale reste notre axe principal".

Il s''agira ce jour-là, lors d''une séance de présentation puis d''une conférence de presse, de peser sur les mécanismes d''intervention européensFEDER pour rappeller "les dégâts de la grande vitesse", en rappelant par exemple combien les projets LGV en France ont été pointés du doigt à plusieurs reprises par la Cour des Comptes.

L''exemple le plus probant du côté" totalement fantaisiste" des hypothèses de l''opérateur ferroviaire RFF leur est fourni par "la lecture du rapport officiel de la SNCF sur l''effondrement du fret en 2009", expose Victor Pachon en se référant à notre article paru le le 29 mars dernier, "LGV : l''argument du fret s''effondre en 2009".

"Alors que, selon leurs projections, nous devions compter 8 millions de tonnes de fret à Hendaye en 2009, nous y avons découvert que la chute d''activité sur une année est de l''ordre de 50%, à 1,1 millions de tonnes, tandis que nos chiffres pour 2008, vivement contestés par RFF, sont aujourd''hui officialisés par la Chambre de Commerce de Bayonne", martèle-t-il.

D''autres problèmes seront également soulignés à Strasbourg, "que la médiatrice en Pays Basque aura eu la mauvaise surprise de découvrir elle-même", concernant l''incompatibilité structurelle du point de jonction à Biriatou du tronçon français et du "Y basque" de la péninsule ibérique, comme l''avait souligné depuis 2006 le rapport européen d''Etienne Davignon.

"Les deux tronçons ferroviaires ne parviennent pas à la même hauteur", rappelle Victor Pachon, "posant le problème de revoir l''ensemble des ouvrages et des tunnels sur plusieurs kilomètres avant le point de jonction".

Aucun pays ne souhaitant prendre à son compte cette "anomalie", le porte-parole du CADE a estimé que "si l''on doit sur-élever le tronçon français, alors il sera difficile pour RFF de parler d''en enterrer 60% du parcours en Pays Basque nord".