Lignes à Grande Vitesse
LGV Pays Basque nord : de nouveaux éléments renforcent les opposants
Rédaction
eitb.com
17/06/2010
De l'effondrement des hypothèses légitimant ce projet de LGV à l'incapacité pour l'Europe de financer ses ''rêves", les anti-LGV gardent le sourire, et appellent à une nouvelle mobilisation.
Lors d''une conférence de presse donnée mercredi à Bayonne, les opposants au nouveau tracé de Lignes à Grande Vitesse en Pays Basque nord avaient le sourire, avec le sentiment que la justification de ce futur projet ferroviaire avait du plomb dans l''essieu.
Après avoir remis aux journalistes le document officiel - mais resté très discret - de la SNCF quant à l''effondrement de moitié du fret au poste-frontière d''Hendaye (comme nous le révélions le 26 mars dernier), le porte-parole du CADE a également rendu public des notes confidentielles "récupérées" dans le lot d''éléments fourmis à la "médiatrice" Marie-Line Meaux.
"Entre Bordeaux et Bayonne, le temps gagné avec la nouvelle voie par rapport à l''aménagement du réseau existant est estimé à quatre minutes (21 minutes contre 17). Le problème, c''est que nous avons appris que l''arrêt à Bayonne durerait 18 minutes... Quand on sait que tout cela aura coûté environ 4 800 euros par foyer fiscal à la fin du remboursement de l''emprunt, on mesure la logique aberrante du projet !", a-t-il confié au Journal du Pays Basque.
Un tel projet "pharaonique" (estimé à plusieurs dizaines de milliards d''euros) pourrait également pâtir des difficultés économique de l''Europe, qui se serre la ceinture et peine à trouver le financement de plusieurs projets d''infrastructures, comme cela leur fut confirmé pendantleur déplacement au Parlement européen de Strasbourg.
Après l''Espagne, qui a officiellement annoncé l''obligation de ralentir ses efforts pour la construction des lignes à grande vitesse dans la péninsule ibérique, l''Angleterre, et son nouveau Premier Ministre, a annoncé le report sine die de plusieurs chantiers, notamment en ce qui concerne l''industrie nucléaire.
"La crise qui vient de frapper l''Europe pourrait freiner les projets pharaoniques. La commission européenne a déclaré que ce serait la fin des investissements d''ampleur dans les infrastructures. De son côté, l''Etat espagnol commence également à se poser des questions", souligne encore Victor Pachon.
Dans ces conditions, un nouveau cycle de mobilisation a été annoncé, dont la 1ère étape sera une réunion publique le mardi 22 juin prochain à Ustaritz : élus et associations y donneront rendez-vous à la population afin de rappeler à l''Etat "sa conduite indigne" dans sa volonté de passage en force.