Lignes à grande vitesse
Aquitaine : les anti-LGV dénoncent une étude ''bétonnée par RFF''
Rédaction
eitb.com
07/07/2010
Dévoilé ce mardi par le CADE, le cahier des charges de la "contre-étude indépendante" promise par le Conseil Régional repose sur les seuls arguments de RFF, qui sera chargé d'en valider les résultats.
Le collectif des opposants du Pays Basque nord à de nouvelles voies LGV a dévoilé à la presse ce mardi le cahier des charges de la prochaine "contre-étude indépendante" promise par le Président du Conseil Régional d''Aquitaine à tous ceux qui lui demandent de reconsidérer le réaménagement des voiex existantes.
L''objectif officiel est connu : disposer d''éléments "indépendants" au moment d''engager définitivement la collectivité dans un investissement proche du milliard d''euros, soit l''équivalent d''une année de fonctionnement du Conseil Régional.
Concession officielle ayant permis à Europe-Ecologie-Les Verts de monter dans le train de l''exécutif socialiste, il apparait effectivement que cette nouvelle étude ne roule que sur les seuls rails dessinés par Réseau Ferré de France (RFF), soit une erreur d''aiguillage manifeste pour un document censé infirmer ou confirmer les hypothèses de RFF depuis le débat public de 2006.
En permettant à l''opérateur de fournir ses documents d''analyses comme seuls autorisés ; en indiquant de "ré-évaluer" les contre-études très opposées déjà produites ; en laissant RFF&' || 'nbsp;"modéliser les hypothèses retenues" ; mais surtout en demandant à RFF de valider le travail final, il est apparait clairement que les seules conclusions attendues sont donc déjà inscrites dans le cahier des charges prévu par l''opérateur RFF, portant largement mis en accusation sur ce dossier d''infrastructures ferroviaires.
Autant de raisons pour le collectif anti-LGV&' || 'nbsp;de "dénoncer une étude totalement bétonnée par RFF, qui n''a pas d''autre fonction que d''affaiblir les opposants", ainsi qu''un "simulacre qui coûtera 200.000 euros aux contribuables et dont les associations ont été soigneusement écartées".
L''été ne sera pas donc vécu dans l''impatience angoissée du travail du cabinet d''études prochainement retenu.
"Nous préparons un été festif et joyeusement anti-LGV, avant une initiative large et massive en fin 2010 ou début 2011", ont-ils conclu.
Pour les personnes sceptiques quant à cette argumentation des anti-LGV, le cachier des charges incriminé est mis en ligne sur leur site Internet.
Les éléments classés&' || 'nbsp; "invariants" de la future contre-étude LGV
Le prestataire de la future "contre-étude indépendante" ne pourra pas remettre un certain nombre d''éléments d''analyses, par exemple l''observation spécifique de son utilité sur son tronçon de Bayonne à Biriatou par exemple.
Seul "le grand ensemble Bordeaux-Espagne" doit être considéré, qui traverse pourtant des territoires et des problématiques bien différents.
Doit être acté que seule la réglementation française doit être retenue : plus restrictive à ce jour que le système européen sur la distance entre deux trains sur la même voie, la France doit pourtant le ratifier bien avant 2020, soit la mise en service de cette infrastructure ferroviaire. Et voir ainsi le nombre de trains augmenter sur la même voie existante.
Il est demandé par ailleurs de ne pas douter de "la politique volontariste des pouvoirs publics", ce qui permet par exemple de "ne pas tenir compte de l''opposition du Modem sur son tronçon dans le Pays Basque nord", dénonce le collectif.
Seuls d''autres éléments (tranches horaires de circulation, vitesse et volumes des différents trafics) "pourront faire l''objet d''hyopthèses" de la part des candidats.
Les études contradictoires, dans la mire de la future contre-étude
Contrarié depuis juin 2009 par une contre-étude indépendante du Cabinet suisse CITEC sollicitée par 29 élus du sud du Pays Basque nord, le projet de LGV&' || 'nbsp;doit être renforcé par la prochaine "contre-contre-étude".
"Les études contradictoires ont des conclusions différentes'', avertit en effet le cahier des charges, "essentiellement dues au choix des hypothèses et des périmètres". Et pour ne pas laisser la place au moindre doute, le docuement conclut : "Un des objectifs de ce travail complémentaire est de faire une analyse critique des études contradictoires"
Une "large concertation" mise en doute par le document
Le Parti Socialiste avait acté de financer à hauteur de 200.000 euros "des études complémentaires qui seront rendues publiques et dont le cahier des charges sera élaboré par des élus et des associations", avait communiqué Alain Rousset.
A ce jour, Europe-Ecologie-Les Verts n''a pas été invité à la rédaction du cahier des charges, pas plus que les oppositions présentes ce mardi en conférence de presse.
A contrario, le déroulement de la procédure est soigneusement détaillée, qui stipule bien que "les hypothèses seront modélisées par RFF", avant que ne soit laissé à cet opérateur d''en "valider les conclusions".
Trois jours apparaitront dès lors nécessaires pour le Conseil Régional d''Aquitaine avant d''en restituer publiquement les conclusions aux associations.
"Qu''ils ne comptent pas sur nous pour se prêter à ce simulacre", ont conclu leurs représentants.