Retraites : 15.000 manifestants ont encerclé Bayonne

La manifestation de protestation contre la réforme de l''âge de départ à la retraite, telle qu''examinée à partir d''aujourd''hui à l''Assemblée Nationale, aura été l''occasion à Bayonne de voir l''un de ses&' || 'nbsp; cortèges les plus impressionnants, avec plus de 15.000 personnes sur le macadam.

Depuis l''édification des remparts par Vauban, l''architecte préféré de Louis XIV, et l''encerclement de la cité labourdine, aucune mobilisation n''avait ainsi vu la tête de cortège arriver devant la place de la mairie, le tour de la ville fait, et apercevoir à ce moment-là sur le pont St Esprit la fin du cortège venant à peine de démarrer.

Pour l''intersyndicale en tête de manifestation derrière la banderole "Pour le retrait du projet", l''heure était donc à la satisfaction.

Pour Jean-Pierre Etcheverry, de la CFDT, "la mobilisation est autant incroyable que cette situation est grave, et très fortement perçue par tous".

Cette réponse très forte dépasse selon lui le simple appel à se mobiliser contre le projet de réforme de la retraite, "un débat global sur notre choix de société ne fait que commencer".

Par la voix d''Alain Duzert, la CGT ne cache pas sa joie de voir combien "une réforme brutale et injuste" arrive à provoquer "une exaspération qui dépasse largement au-delà de nos cercles d''influence syndicaux".

"Le travail mené cet été sur les plages a payé, tout autant que l''affaire Woerth, le Ministre chargé de cette réforme, qui a permis de maintenir le sujet des retraites dans toutes les têtes", estime-t-il.

Un constat partagé par Force Ouvrière, pour qui "les salariés ont perçu très clairement que d''autres modes de financement existent, et qu''il n''est pas admissible que ce gouvernement les écarte, d''où cette réponse très forte contre l''injustice sociale".

Du côté des enseignants de la FSU, le bilan dans la rue est "vraiment satisfaisant" et le chiffre de 60 à 70% d''enseignants en grève au Pays Basque nord est un motif supplémentaire de satisfaction.

Le syndicat basque LAB y voit également "un rejet de l''oppression sociale" et se projette déjà vers de nouvelles échéances.

"Le mouvement syndical et social doit désormais se poser la question d''accepter une place dans des négociations avec le gouvernement, ou bien amplifier la riposte sociale face à une telle politique fasciste : de notre côté, le choix est déjà fait", assure Geronimo Prieto.

A 13h, les manifestants se sont dispsersés dans les rues de Bayonne, remplissant les terrasses des cafés restaurants qui, comme les syndicalistes, se félicitent (au moins jusqu''au dessert) d''une telle mobilisation dans la rue.

Aux balcons, certains vieux Bayonnais de souche se demandent à quand remonte une manifestation de droite dans une cité estampillée UMP qui, depuis plus d''un demi-siècle, assure dans les urnes la victoire d''une même famille "social-démocrate".