16.000 manifestants
Réforme des retraites: mobilisation en hausse à Bayonne
Rédaction
23/09/2010
À Bayonne, la mobilisation se situait autour de 16.000 personnes. L'intersyndicale demande d'amplifier la mobilisation, au cas où le gouvernement n'entendrait pas le message de la rue.
La mobilisation de ce jeudi contre la réforme des retraites a été du même niveau que celle observée le 7 septembre et malgré une baisse du nombre de grévistes enregistrée dans le secteurpublic, selon le gouvernement, ce que contestent les syndicats. Laguerre des chiffres a d''ailleurs fait rage.
À Bayonne, la mobilisation se situait autour de 16.000 personnes. Jeudi en fin d''après-midi, les syndicats annonçaient près de trois millions de manifestants dans toute la France (2,9 selon la CFDT) soit 300.000 à 400.000 de plus que le 7 septembre. Le ministère de l''Intérieur, pour sa part, en a comptabilisé 997.000, c''est-à-dire 123.000 de moins qu''il y a deux semaines, et à 3.000 près de la barre symbolique du million.
"Il ne sert à rien de tergiverser. Le président de la République et les parlementaires doivent prendre l''exacte mesure de l''exaspération provoquée par une loi inspirée exclusivement par les positions du MEDEF", a réagi la CGT jeudi soir dans un communiqué.
Pour la confédération de Bernard Thibault, Nicolas Sarkozy et le gouvernement "doivent accepter d''ouvrir une réelle négociation sur les propositions alternatives susceptibles de garantir le financement des retraites et le maintien du droit au départ à 60 ans". Et de prévenir: "Toute autre attitude serait désormais susceptible de provoquer une crise sociale de grande ampleur".
Une réunion intersyndicale est prévue vendredi au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour décider des suites du mouvement. L''idée d''une manifestation le week-end -le 2 ou le 3 octobre- est notamment à l''ordre du jour de cette rencontre, selon plusieurs syndicats. Des assemblées générales sont également annoncées par les syndicats dans plusieurs grandes entreprises vendredi, ou lundi prochain, notamment à la SNCF, à la RATP, chez Total ou encore à EDF et GDF.
Sur le front des grèves, le gouvernement faisait état, jeudi, d''un taux de grévistes dans la fonction publique en recul par rapport au 7 septembre.
A la mi-journée, "selon les estimations disponibles", le ministère de la Fonction publique donnait ainsi un taux de grévistes de 19,77% pour la fonction publique d''Etat, 15,04% pour la fonction publique territoriale, et 12,14% pour la fonction publique hospitalière.
Selon le communiqué, le mouvement avait été suivi le 7 septembre par 24,77% des personnels de la fonction publique d''Etat, 17,76% dans la fonction publique hospitalière et 16,2% pour la fonction publique territoriale.
Les chiffres communiqués par les directions des entreprises publiques (SNCF, RATP, La Poste) étaient également à la baisse, ou à la hausse si l''on se place du point de vue des syndicats.
Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU), "on a la preuve que le gouvernement est aux abois et fragilisé en disant qu''il y a moins de grévistes aujourd''hui alors qu''on ne désemplit pas par rapport au 7".
Côté politique, si le gouvernement faisait état d''une "baisse sensible" de la mobilisation, à gauche, la présidente PS de Poitou-Charentes Ségolène Royal a dénoncé dans un communiqué une "manipulation par l''Elysée", avec "des chiffres minorés avant même que les cortèges démarrent". Selon elle, partout en France, tous les cortèges sont en effet "aussi importants, voire plus, que le 7 septembre dernier".