Nouvelles lignes LGV
Bayonne : la manif anti-LGV ne ferait pas les affaires de la Ville
Rédaction
eitb.com
10/12/2010
Le Maire de Bayonne reconnait le droit de manifester contre ce projet de nouvelles lignes LGV (qu'il soutient pour sa part), mais pas en centre ville un samedi de (bonnes) affaires avant Noël.
La manifestation contre le projet de nouvelles voies LGV en Pays Basque nord devrait attirer la grande foule samedi 11 décembre prochain à 15h, mais ne comptez pas sur l''Union Commerciale de Bayonne pour s''en féliciter.
Les 10 à 15.000 manifestants attendus, précédés par un convoi de tracteurs d''agriculteurs à l''appel du syndicat ELB, ne semblent pas former le coeur de cible de commerçants qui leur préfèrent les chalands traditionnels, uniquement préoccupés par la liste des cadeaux à trouver à deux week-ends de Noël.
Pas plus que la problématique de l''oeuf et de la poule, difficile de savoir qui de l''Union Commerciale ou du Maire de Bayonne, Jean Grenet, est à l''origine de la demande que soit donc "épargné" le secteur du centre ville.
Le premier magistrat de la Ville est monté au créneau de sa ville fortifiée pour faire part du "préjudice aux commerçants" que ce défenseur du projet ferroviaire perçoit également samedi prochain.
Jean Grenet souhaite donc emprunter de "nouvelles voies" pour interdire au défilé les rues du centre ville; pourtant négociées par les opposants avec la sous-Préfecture de Bayonne.
Rue Bernède, rue Thiers et la très symbolique Place de la Liberté (face à la mairie) pourraient donc être inaccessibles "dans une période très importante pour le commerce", a fait savoir le Maire de Bayonne.
Ne disposant pas lui-même de ce pouvoir de police (en dehors de la régulation des espaces de stationnement), Jean Grenet a donc demandé au sous-Préfet que la manifestation n''emprunte pas ce secteur, ce qui constituerait une première dans l''histoire de Bayonne.
La capitale labourdine a pourtant pris l''habitude de voir se concentrer Place de la Liberté (et sous les fenêtres de la mairie UMP versant Parti Valoisien) tout ce qui s''est mis en branle bas de combat en Pays Basque nord, pancartes à la main et banderole de protestation au vent.
Une décision qui, si elle est prise, susciterait une légère consternation des opposants à la LGV qui, cette semaine déjà, se demandaient "ce que 15.000 manifestants avaient de si différent que le même nombre de supporters de l''Aviron Bayonnais chaque week-end".
"Si nous ne pouvons pas emprunter le parcours sur lequel nous avions un accord de l''Etat", prévient son coordinateur Victor Pachon, "nous serions sans doute obligés de nous arrêter plus longtemps aux carrefours de circulation "pour y réfléchir", et ce n''est pas certain que cette solution soit préférable à leur problème".
"Bayonne outragée ! Bayonne martyrisée ! mais Bayonne libérée !" : qu''il est loin le temps où la ville accueillait aussi des manifestations gaullistes.
La dernière remonte au 2 juillet 1968, quand il s''agissait au même endroit de manifester sa solidarité avec le Grand Charles.