Urrugne
LGV : pour RFF, le Pays Basque nord reste insondable
Rédaction
15/12/2010
Un sondage prévu ce mardi à Urrugne pour l'étude de la nouvelle ligne LGV en Pays Basque a été empêché par une coalition d'agriculteurs, d'élus et de riverains. C'est pas gagné pour l'opérateur.
Le projet de nouvelles lignes LGV, déjà bien contesté en ville (avec une manifestation très importante à Bayonne samedi dernier); entame une difficile bataille afin de pouvoir procéder aux sondages de terrains nécessaires à la définition de son fuseau exact.
Tôt ce matin, près de 150 personnes attendaient vaillamment à Urrugne que n''apparaisse les camions de la société Fondasol choisie par l''opérateur Réseau Ferré de France (RFF) pour investir une parcelle conformément à l''arrêté préfectoral pris en octobre dernier permettant de "pénétrer" chez les particuliers ou les exploitations agricoles impactées par le projet ferroviaire.
Une vingtaine de tracteurs formait la première ligne d''une opposition formée par les opposants au projet et leur porte-parole, Pantxo Tellier, ainsi que par une représentation d''élus de la commune, ceints de l''écharpe tricolore.
"En tant qu''élu, nous ne pouvons nous opposer à l''arrêté préfectoral permettant ces sondages", déclarait Odile de Coral, maire de la commune, "mais nous sommes présents pour manifester notre solidarité avec ceux qui refusent le saccage de notre commune et, d''une façon générale, du Pays Basque".
Près d''elle, les opposants expliquent aux riverains comment s''opposer en toute légalité à ces sondages qui sont tout sauf anodins.
"L''arrêté pris par le Préfet autorise RFF et Fondasol à "pénétrer" chez l''habitant, ce que nous contestons formellement", complète Pantxo Tellier, quand l''opération envisagée consiste à forer à l''explosif des trous de 20 à 60 mètres de profondeur.
"Il ne s''agit pas d''une simple visite, mais bien d''une occupation des terrains, pour laquelle l''article 3 de la loi du 28 décembre 1892 du Code Privé précise toute une série de dispositions que le Préfet n''a pas respecté", assène-t-il, détermination aux lèvres et document à la main.
Actuellement, c''est par visite d''huissier qu''est remis aux 13 propriétaires déjà prévenus un protocole qui ne précise effectivement ni la nature des travaux, ni le délai d''occupation nécessaire, "ce qui est illégal", précise Pantxoa Tellier.
"Derrière l''intimidation faite aux personnes, il y aurait dans ce cas viol de la propriété privée, c''est-à-dire voie de fait, et alors, nous serions amenés à nous considérer en état de légitime défense", une évidence qu''ont pu constater quelques policiers en civil présents sur les lieux et qui eurent vite fait de décommander l''arrivée des engins de forage.
Deux heures de présence sur les lieux semblèrent un délai raisonnable et suffisant pour considérer que ce matin, la 1ère bataille d''Urrugne était remportée par les opposants.
Nul doute qu''à Bordeaux, au siège régional de RFF, ou à Pau, au siège de la Préfecture, quelques réunions supplémentaires seront nécessaires afin de trouver une solution à leur problème.
A 11h, les paysans, riverains et élus quittaient les lieux, non sans s''être échangés mails et numéros de portables.
A lire également
Le choix de la traversée LGV du Pays Basque nord ouvrira la délicate question des éventuelles tractations foncières avec RFF pour "un préjudice que nous ne contestons pas", explique l''opérateur.
LGV Pays Basque nord : expropriation mode d''emploi, par RFF