Canopia Bayonne ne fait pas l'unanimité des élus

Le futur projet de pôle de déchets ménagers par TMB de Bayonne, baptisé Canopia et porté par le syndicat Bil Ta Garbi, peine à rassembler une unanimité forte autour de lui, les communes de Tarnos et de Boucau ayant apporté des réserves voire un refus massif au dossier, après que la Mairie de Bayonne ait été le siège d''une vive confrontation entre majorité et opposition sur le sujet&' || 'nbsp; le 10 février dernier.

En cause, toujours cette polémique de l''implantation d''un tel centre de valorisation des déchets ménagers dans une zone urbanisée, vouée à regrouper de 8 à 10.000 habitants dans un avenir proche.

Le 10 février dernier, les élus de l''opposition à Bayonne avaient donné de la voix, regrettant un débat public "réduit à une véritable peau de chagrin", estimait l''élu du Front de Gauche Jean-Claude Soudre, tandis que , plus à droite, Yves Ugalde, pour Bayonne par cœur, enfonçait le clou en refusant de "voter une confiance aux porteurs d''un projet sourds à toute consultation de la population".

Pour les socialistes de Bayonne Ensemble, étaient reprochés trois défauts importants du projet, à savoir sa localisation et son accessibilité, sa proximité d''une zone densément peuplée, et le déclassement de la zone boisée qu''il nécessite.

Les interrogations sur la technologie de tri mécano-biologique mise en oeuvre ici malgré la polémique qu''elle engendre, mais également une défiance par rapport à l''opérateur espagnol Urbaser, chargé de concevoir, construire et exploiter Canopia, auront guidé le refus massif de la commune voisine du Boucau (sollicité par obligation réglementaire), le 23 février dernier;

Lors du vote, dix membres du groupe socialiste, cinq membres du Parti communiste, et cinq membres du groupe Boucau convivial et développement durable ont émis un avis défavorable.

Sept élus se sont abstenus, dont le maire Marie-José Espiaube, la question du choix du site de Batz ayant animé l''essentiel du débat.

"Il s''agit de la zone la plus densément peuplée de l''agglomération, avec un accroissement d''habitants de 8 000 à 10 000 personnes dans les cinq ans. Les riverains sont inquiets", avançait Christophe Martin, conseiller général de Bayonne-Nord.

Hier, à Tarnos, la position des élus aura été moins défavorable, avec un avis réservé sur Canopia, lassorti de nombreuses réserves pour lesquelles le Conseil municipal demande aux préfets de s''assurer que des réponses seront apportées, voire envisage la possibilité de suites judiciaires.

Les réserves portent sur le choix du site, excentré par rapport à l''agglo, le choix du mode de valorisation et les risques induits, l''impact du projet sur la circulation sur la RD 817, les répercussions sur la nappe aquifère et l''éventualité de gênes olfactives.

Le Maire de Tarnos, Jean-Marc Lespade, a précisé avoir prendre acte de la volonté de Bil Ta Garbi de rechercher des solutions pour le traitement des déchets, souhaitant "une réponse équilibrée et responsable" sur ce dossier.

Pour rappel, ces avis de mairies sont consultatifs, mais transmis au commissaire enquêteur qui, le 10 février dernier, a clos la seconde et dernière enquête publique avant sa phase envisagée de réalisation, pour ouverture début 2013.