Prix Eusko Ikaskuntza 2011
Ramuntxo Garbisu primé pour son documentaire sur le port de Bayonne
Frederik Verbeke
17/11/2011
Le documentaire "Dans le Port on nous dit que tout est bon" de Ramuntxo Garbisu a reçu le Prix Eusko Ikaskuntza-Ville de Bayonne au meilleur vidéo documentaire 2011.
Eusko Ikaskuntza (Société d'Etudes Basques) et la Ville de Bayonne ont attribué leur Prix au meilleur vidéo documentaire 2011 à Ramuntxo Garbisu pour son documentaire "Dans le Port on nous dit que tout est bon".
Ce prix entend récompenser la meilleure vidéo documentaire ou le meilleur reportage sur un aspect de la vie en Pays Basque ou plus spécifiquement sur la ville de Bayonne. La remise du prix aura lieu le vendredi 9 décembre à 11 h à la mairie de Bayonne.
D'autres prix seront donnés ce jour-là. Trois prix d'Honneur Culture Basque seront remis à trois chorégraphes, Philippe Oyhamburu, Jean Nesprias et Koldo Zabala, alors que le Prix Culture Basque pour la meilleure thèse sera remis à Marie Pourquié.
"Dans le Port on nous dit que tout est bon"
Bayonne (et les communes voisines de Boucau, Tarnos et Anglet) entretient une histoire particulière avec la zone portuaire de l'Adour, pour son économie, son bassin d'emplois industriels, mais également par les craintes des riverains quant à ses atteintes sur l'environnement.
Se penchant sur la zone portuaire de Bayonne, le documentaire de Ramuntxo Garbisu, journaliste à EITB, dévoile les écarts, voire les contradictions, entre les discours des élus et des industriels, selon lesquels les cas de pollution et les incidents seraient rares, et la réalité des faits observée par les associations de défense de l'environnement et les salariés de la zone portuaire.
Résultat d'une enquête menée pendant 16 mois, le documentaire brise la loi de silence qui persiste sur le port de Bayonne, et accompagne les associations, les salariés et les riverains de la zone dans leur quête d'une transparence sur les atteintes environnementales réelles générées par l'activité industrialo-portuaire.
Dans ce reportage de 52 minutes, les deux exemples pris des terres contaminées de l'usine de broyage de minerais Fertiladour du Boucau et des rejets atmosphériques de métaux lourds de l'Aciérie de l'Atlantique (ADA) de Tarnos mettent en évidence le manque d'informations à disposition des riverains ou des salariés, tel qu'organisé et structuré par les industriels, les élus et les services de l'Etat.
Ce documentaire et l'enquête qui l'a accompagné ont évité que la réalité de la pollution sur le port de Bayonne soit occultée et oubliée. Il n'a pas seulement empêché la vente des terrains de Fertiladour, contaminés par de la monazite radioactive, et aux industriels d'échapper au principe du pollueur-payeur, mais il montre aussi les témoignages uniques des ouvriers de l’usine, décédés après la réalisation du documentaire suite aux conséquences d'une silicose constractée dans l'usine contaminée.
L'annonce du prix se produit alors que l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) vient de donner un avis non favorable à la reconversion du site de Fertiladour, en regard de la décontamination présentée par son propriétaire, la filière Agriva du groupe industriel Roullier, confirmant ainsi ce que le documentaire de Ramuntxo Garbisu et les associations ont dénoncé depuis longtemps.
Et au moment où le collectif de soutien aux salariés s'apprête à écrire l'autre chapitre de l'histoire, celui du drame humain...
Le documentaire "Dans le port on nous dit que tout est bon" de Ramuntxo Garbisu est disponible en ligne sur yallah-yallah.net.