Commission gouvernementale
Assises Ferroviaires : "Moratoire LGV, rénovation des voies actuelles"
Rédaction
eitb.com
16/12/2011
Un moratoire sur les projets de LGV, et la priorité à donner à la modernisation des voies actuelles : au Pays Basque nord, la conclusion de cette commission gouvernementale conforte ses opposants.
Nul doute que les opposants aux nouvelles voies LGV en Pays Basque nord observeront avec satisfaction la conclusion finale rendue publique ce vendredi 15 décembre des premières Assises Ferroviaires qui, au sein d'un débat national sur l’avenir du modèle ferroviaire français, appelle désormais l'Etat à mettre en oeuvre un moratoire sur tous les futurs projets de LGV (y compris l’arrêt de nouvelles études), "dans l’attente de la réalisation d’une programmation qui garantisse au préalable le financement de la remise à niveau et de la modernisation du réseau actuel".
De septembre à décembre 2011, cette commission gouvernementale a planché sur les priorités à long terme du réseau actuel, qui passée "une prise de conscience partagée", doit "reconnaître la rénovation du réseau comme une priorité absolue", "dans l’attente de la réalisation d’une programmation de long terme budgétairement soutenable".
Après que, en mai dernier, le rapporteur UMP de l'Assemblée Nationale Hervé Mariton ait lui aussi tiré la sonnette d'alarme contre le tout-LGV, "la demande unanime" des acteurs du système ferroviaire porte également sur "l’évaluation externe des projets" par l'opérateur Réseau Ferré de France, une préconisation polie allant jusqu'à demander "d’exclure RFF du plan de financement et de supprimer, par principe, toute contribution de sa part".
Jusqu'à son analyse, régulièrement contestée par la Cour des Comptes, ne parvient pas à convaincre, "l’évaluation socioéconomique des projets" étant "à confier à une expertise tierce au porteur de projet".
"A l’heure où la France est engagée dans un effort sans précédent de redressement de ses comptes publics", l'heure n'est donc plus aux spéculations hypothétiques sur le report de quelques années d'une demande renforcée, comme l'espérait ces jours-ci l'Observatoire de la saturation des voies actuelles entre Bayonne et la le poste-frontière d'Hendaye.
Il faut donc considérer comme inéluctables les dettes galopantes de RFF et de la SNCF (de 1 à 1,5 milliards d'euros par an), qui font peser de graves menaces sur la dégradation du réseau actuel, quand l'effort devrait porter sur "le renouvellement de 1.200 km par an sur le coeur de réseau pour simplement stabiliser l’âge du réseau".
Dans le contexte, "la commission s’interroge sur le caractère réaliste des objectifs de nouvelles voies LGV", quand "l’impossibilité à mener de front la remise en état du réseau existant et la poursuite du développement du réseau à grande vitesse au rythme prévu par le Grenelle Environnement oblige à faire des choix dans le programme de réalisation des nouvelles LGV".
"Devant les fortes incertitudes sur la rentabilité des futures LGV", la course "irraisonnée" à l’extension du réseau à grande vitesse est "le signe révélateur d’un modèle économique qu’il est vital de réinventer aujourd’hui".
"Sans nier la force du ressort des passions qui peuvent s’exprimer sur le système ferroviaire, le constat de l’impasse sur laquelle déboucherait inéluctablement le maintien du statu quo actuel est le fruit d’une analyse objective, qu’il serait illusoire – et même irresponsable – de nier", conclut le rapport.