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Proche du Pays Basque

L'exploitation de la centrale nucléaire de Garoña prolongée de 5 ans

Rédaction

20/02/2012

Une trentaine de partis, syndicats et organisations sociales ont fait appel à un rassemblement ce mardi devant la Tour Iberdrola de Bilbao, pour exiger la fermeture immédiate de la centrale nucléaire.

La centrale nucléaire de Garoña est située à quelques kilomètres du Pays Basque. Photo: EFE

Le ministre espagnol de l'Industrie, José Manuel Soria, a annoncé ce week-end sa décision de prolonger de cinq ans l'exploitation de la centrale nucléaire de Garoña, la plus ancienne centrale nucléaire de l'Espagne, située à quelques kilomètres du Pays Basque sud. Une décision jugée irresponsable par les écologistes.

Le ministre s'est appuyé sur un rapport du conseil de sûreté nucléaire qui avait donné son accord vendredi dernier pour que la centrale continue à être utilisée cinq ans de plus. Le rapport évoque même la possibilité de rajouter encore une sixième année de vie. Autrement dit, la centrale nucléaire pourrait rester en fonctionnement jusqu'en 2019.

"Nous ne pouvons nous permettre de sous-utiliser nos ressources énergétiques en Espagne", s'est défendu M. Soria, en évoquant la crise économique que traverse le pays. "Nous devons avoir un bon mix, une bonne combinaison entre les différentes sources d'énergie," a-t-il insisté.

Mise en service en 1971, la centrale de Garoña est la plus vieille en activité dans le pays. Elle est contrôlée à parts égales par les groupes Iberdrola et Endesa, à travers la société Nuclenor.

Une trentaine de partis, syndicats et organisations sociales ont fait appel à un rassemblement ce mardi 21 février devant la Tour Iberdrola de Bilbao, qui accueille le siège social du groupe Iberdrola et qui devrait être inaugurée officiellement ce mardi, pour exiger "la fermeture immédiate" de la centrale nucléaire.

Le samedi 10 mars, une manifestation anti-nucléaire aura lieu à Bilbao derrière le slogan "Garoña, itxi orain. Fukushima gehiagorik ez" (Fermeture de Garaño; pas plus de Fukushima), à l'occasion du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima. 

Dans un communiqué, l'une des principales organisations écologistes, "Ecologistas en accion" (Ecologistes en Action), a jugé "irresponsable de maintenir ouverte une vieille centrale, construite avant les enseignements des principaux accidents nucléaires (...) et qui souffre de problèmes mal réglés".

"Il est évident que cet organisme (le conseil de sûreté nucléaire, ndlr) répond aux intérêts de Nuclenor, au détriment de la sécurité de la société espagnole", dénonce le collectif.

Les 58 réacteurs nucléaires français aussi fragiles que ceux de Fukushima

Greenpeace a commandité un rapport critique sur les évaluations complémentaires de sûreté, communément appelées "stress-tests", des installations nucléaires françaises, demandées par le gouvernement à EDF et Areva et analysées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Cette contre-analyse menée par des experts indépendants démontre qu'en cas d'accident entraînant une fusion du cœur du réacteur aucun des 58 réacteurs nucléaires français en fonctionnement ne résisterait mieux que ceux de Fukushima : les risques de ruptures de confinement et de rejets radioactifs importants sont tout aussi réels qu’au Japon.