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Secours Catholique

La pauvreté s'accroît et se féminise

Rédaction

09/11/2012

Selon le rapport annuel 2011 du Secours Catholique, la pauvreté s'installe durablement, se durcit et se féminise.

La pauvreté durcit. Photo: EITB

La précarité s'installe durablement, se durcit et se féminise, selon le rapport annuel 2011 du Secours Catholique, intitulé "Regards sur dix ans de pauvreté".

En 2011, le Secours Catholique a rencontré 1.422.000 personnes en situation de pauvreté, dont 668.000 enfants. Une écrasante majorité d'entre elles (94%) vivent sous le seuil depauvreté (60% du revenu médian, qui était de 964 euros en 2010). Et 69% appartiennent à ce que l'ONG appelle "le noyau dur de la pauvreté", dont le niveau de vie est inférieur à 40% du revenu médian.

En tout, "le nombre de ces personnes 'pauvres parmi les pauvres' a augmenté de près de 20 % sur la décennie, pour atteindre aujourd'hui près de 2 millions de personnes", note le rapport.

En 2011, pour 68 % des ménages rencontrés (contre 61%, dix ans plus tôt), la situation de pauvreté n'apparaît pas comme la conséquence immédiate d'une difficulté particulière mais d'un cumul de problématiques (emploi, logement, santé…).

La pauvreté féminine a augmenté de façon importante. Sien 2001, le Secours Catholique rencontrait autant de femmes que d'hommes, dix ans plus tard 57% des adultes en situation de pauvreté sont des femmes. L'augmentation de la pauvreté féminine est essentiellement due à l'augmentation du nombre des familles monoparentales accueillies par l'association.

De plus en plus de familles sont concernées. Entre 2001 et 2011, le rapport a enregistré une augmentation de 6 points du nombre de familles qui ontfait appel à l'association. "La crise économique a eu un effet accélérateur sur les couples avec enfants, mais surtout sur les familles monoparentales durablement ancrées dans la pauvreté, une situation qui se répercute aussi durablement sur les enfants," indique l'association.

Les ménages en situation de pauvreté ont subi très fortement les hausses des prix des loyers, de l'énergie, et des produits de première nécessité (+38% entre 2001 et 2011 pour l'eau et +48% pour les combustibles), alors que le revenu moyen de ces ménages n'a augmenté dans le même temps que de 13%.

Les chiffres du Secours Catholique indiquent notamment que la part des dépenses consacrées au logement et aux charges qui y sont liées grève fortement leur budget : 60 % des ménages déclarent avoir des impayés, liés dans 40 % des cas à des dépenses contraintes comme le loyer.

La pauvreté en Aquitaine

En 2011, 32.500 ménages en situation de pauvreté ont été rencontrés par le Secours Catholique en Aquitaine. Deux tiers des ménages rencontrés en 2011 viennent pour la première fois.

L'Aquitaine est la région où le Secours Catholique rencontre le plus de demandeurs exerçant un emploi: "dans près d'un quart des ménages rencontrés, la personne de référence a un emploi", une proportion qui n'a pas baissé entre 2001 et 2011.

La part des ménages vivant sans aucunes ressources est deux fois plus faible en Aquitaine que la moyenne nationale.

La pauvreté au Pays Basque

Le Pays Basque n'échappe pas à la hausse de la pauvreté. En Pays Basque nord, les bénévoles du Secours Catholique ont rencontré 6.570 situations de pauvreté en 2010.

Sur la totalité du Pays Basque (Communauté autonome d'Euskadi, Navarre et Pays Basque nord), plus de 300.000 citoyens sont en risque de pauvreté, selon l'Observatoire pour le développement économique et social Gaindegia.

La proportion d'habitants avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté se situait au Pays Basque à 10,9% en 2010, selon Gaindegia. La hausse s'est produite surtout dans la Communauté autonome basque (en passant de 6,5% en 2008 à 11,6% en 2010), alors que la situation est plus stable en Navarre (de 8,5% en 2008 à 7,3% en 2010) et dans le Pays Basque nord (de 12,7% en 2008 à 13,5% en 2010).