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Mobilisation internationale

Bayonne se mobilise contre le traité ACTA

Rédaction

10/02/2012

Ce samedi, Bayonne devait rejoindre la mobilisation mondiale contre ACTA, l'Accord commercial anti-contrefaçon. Un traité accusé d'être liberticide et de menacer la vie privée.

Ce samedi, le monde entier se mobilise contre ACTA. Photo: EFE

Une mobilisation mondiale contre le traité ACTA, l'Accord commercial anti-contrefaçon, aura lieu ce samedi 11 février. Au Pays Basque nord, un rassemblement aura lieu sur la place de la mairie de Bayonne à 14h00.

Le traité ACTA a été négocié "dans la plus grande opacité" par une quarantaine de pays industrialisés et les lobbies de la propriété intellectuelle. Visant à protéger la propriété intellectuelle, tant en ce qui concerne la contrefaçon "classique" (médicaments…) que la contrefaçon numérique (téléchargement illégal), ce traité se révèle être un redoutable outil pour organiser le contrôle de l'internet au profit de quelques multinationales.

ACTA pourrait permettre à de grandes entreprises de censurer internet et met en danger les libertés publiques. "ACTA permettra d’inspecter toutes les données personnelles de votre ordinateur," alerte le collectif Vox Populi, qui appelle à manifester à Bayonne ce samedi.

Mais le champ d'action d'ACTA va bien au-delà de la protection des droits d'auteur et du monde d'internet : il entrave l'accès aux savoirs et aux médicaments génériques, favorise les détenteurs de brevets sur le vivant... "Ainsi, les médicaments génériques pourraient être interdits, car considérés comme contrefaçon. Une aubaine pour les gros groupes pharmaceutiques, un désastre pour les personnes ayant peu d'argent et nécessitant des soins," observe Vox Populi. "Un scandale que nous ne pouvons pas accepter!".

 

 

Ces dernières semaines, la mobilisation contre le traité s'est renforcée de façon impressionnante. Le site avaaz.org a lancé une pétition européenne en ligne contre ACTA. Plus de 2 millions de personnes l'ont déjà signée.

Le Rapporteur du traité ACTA au Parlement européen, le socialiste Kader Arif a démissionné fin janvier après son adoption par plusieurs Etats membres, dont la France, dénonçant une "mascarade".

"Je tiens à dénoncer de la manière la plus vive l'ensemble du processus qui a conduit à la signature de cet accord : non association de la société civile, manque de transparence depuis le début des négociations, reports successifs de la signature du texte sans qu'aucune explication ne soit donnée, mise à l'écart des revendications du Parlement Européen pourtant exprimées dans plusieurs résolutions de notre assemblée", a-t-il dénoncé.

L'eurodéputé a également dénoncé "des manœuvres inédites de la droite de ce Parlement pour imposer un calendrier accéléré visant à faire passer l'accord au plus vite avant que l'opinion publique ne soit alertée, privant de fait le Parlement européen de son droit d'expression et des outils à sa disposition pour porter les revendications légitimes des citoyens".

Après d'importantes manifestations de rue, Varsovie a suspendu sa participation à l'accord. La semaine suivante, la République tchèque a fait de même.